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Projet de loi de finances : le marathon budgétaire commence à l'Assemblée nationale et chaque parti veut pousser ses idées

L'examen du budget, qui a débuté mardi en comission des Finances, représente un marathon où chaque parti veut se faire remarquer.
Article rédigé par Aurélie Herbemont
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Les discussions se sont ouvertes, mardi 10 octobre, à l'Assemblée nationale sur le budget 2024. (MYLENE DEROCHE / MAXPPP)

Pendant la séquence budgétaire qui s'ouvre à l'Assemblée nationale, chaque parti veut mettre en avant ses idées. Autant de propositions qui seront des embûches pour un gouvernement en majorité relative. Le calvaire a déjà commencé avec plusieurs revers infligés à l'exécutif, dès la première séance d'examen en commission des Finances mardi 10 octobre. Et ce n'est que le début.

Horizon et Modem : des alliés encombrants

Horizons a beau être allié d'Emmanuel Macron, le parti d'Édouard Philippe voudrait baisser l'impôt sur le revenu des classes moyennes dès 2024, pour un peu plus de 10 millions de foyers. Le coût est estimé entre trois et cinq milliards d'euros. "Tout le monde a plein d'idées pour dépenser de l'argent, surtout quand c'est populaire. Mais il y a beaucoup moins d'idées d'économies", torpille un conseiller de Bercy, avant d'ajouter : "je croyais qu'Édouard Philippe était attaché à la bonne tenue des comptes publics". Les philippistes promettent de compenser à l'euro près, pas question de passer pour des dépensiers irresponsables : "on ne veut pas lâcher, explique un député Horizons, il faut accompagner davantage les classes moyennes".

>> Budget : Bruno Le Maire appelle la majorité à trouver "un milliard d'économies supplémentaires" en 2024

Des débats animés, il risque aussi d'y en avoir avec le Modem car les amis de François Bayrou proposent, eux, de taxer les rachats d'actions, quand une grande entreprise rachète ses propres titres, afin de mieux rémunérer ses actionnaires. Le Modem se défend d'être un parti "d'enragés d'extrême gauche" mais veut "plus de justice fiscale", sauf que Bercy voit rouge quand le mot "taxe" apparaît. Un ministre est catégorique : "on va tuer toute velléité de nouvelle taxe venue de notre majorité, car la moitié des Français croit déjà qu'on augmente les impôts". Si des mesures contraires à la volonté de l'exécutif devaient être adoptées, comme la taxation des superdividendes mardi dans la soirée, le gouvernement pourrait de toute façon les faire disparaître grâce au 49.3.

La Nupes suspend son projet de contre-budget

L'opposition veut aussi profiter de la séquence budgétaire pour se faire remarquer. Le RN va défendre des baisses de TVA et des crédits d’impôts. LR présentera officiellement son contre-budget la semaine prochaine, la date du mardi 17 octobre tient la corde. C'était aussi la date choisie par la Nupes pour dévoiler les contre-mesures de la gauche, mais c'est en suspens. Mardi après-midi écologistes et communistes ont bien participé à la réunion de travail avec LFI, pas les socialistes à cause de l'attitude de La France Insoumise face à l'attaque terroriste du Hamas contre Israël.

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