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Réformes des retraites : François Bayrou veut relancer la natalité pour sauver le système de retraites à la française

Et si une des clés de notre système de retraites se trouvait dans les maternités ? Le MoDem souhaite relancer le débat sur la natalité. Un dossier que l’exécutif ne semble pas pressé de rouvrir. Le brief politique de Jean-Rémi Baudot
Article rédigé par Jean-Rémi Baudot
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Le président du MoDem, François Bayrou, le 10 octobre 2022 à Craon (Mayenne). (LUDOVIC MARIN / AFP)

Il y a une tendance qui inquiète François Bayrou : la baisse de la natalité en France. En 2022,19.000 naissances en moins selon l’INSEE. Les naissances en France retrouvent le niveau de 1946. Et si ce chiffre inquiète François Bayrou, c’est qu’il y a 18 mois, il publiait, avec sa casquette de Haut-commissaire au Plan, un rapport de 50 pages titré "Démographie : la clé pour préserver notre modèle social". On y trouve plusieurs pages sur la question des retraites. 

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Pour fonctionner, le système a besoin de nouveaux actifs. Et donc de futurs travailleurs. C’est la base de notre modèle par répartition. Sauf que dans les débats actuels, le renouvellement de notre population reste un impensé. Et ça, ça inquiète François Bayrou. "Nous sommes le seul pays du monde où les retraites dépendent autant de notre démographie", s’inquiète le patron du MoDem avant de conclure "si la France ne se pose pas cette question, elle est gravement coupable contre elle-même.

Aujourd’hui, les familles touchent des allocations familiales à partir du deuxième enfant et depuis François Hollande, leur montant varie selon les revenus. Au MoDem, on promeut plutôt des allocations dès le premier enfant et sans conditions de ressources, ainsi que de nouveaux droits pour la garde d’enfants, pour les crèches ou les sorties d’école… Une approche nataliste qui fait grincer des dents au gouvernement.

Notre modèle social entier repose sur une démographie dynamique

Récemment, le ministre des Comptes publics, Gabriel Attal, affirmait que "soutenir la natalité n’est pas un tabou". Sauf qu'en contactant les différents ministères, ou encore Matignon et l’Élysée, rien de précis dans les cartons, à peine le projet de renforcer la petite enfance…

Au gouvernement, la question de la natalité n’est pas vraiment vue comme un sujet central. Une posture qui peut expliquer l’actuel projet de réforme des retraites où les femmes perdent l’avantage que leurs trimestres de maternité leur donnaient jusqu’à présent. Pas de politique nataliste donc pour le moment, et ce ne serait pas la première fois que François Bayrou prêche sans être écouté. Mais si le sujet est souvent préempté par la droite, voire l’extrême-droite, qui y voit une des sources du déclin de notre civilisation, il est certain que le sujet mérite d’être posé.  

Notre système de retraite ne s’équilibre qu’avec les cotisations des actifs : que ce soit pour des raisons économiques, sociétales ou écologiques, une baisse des naissances sur le long terme aura forcément des conséquences sur le financement de notre modèle social. 

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