Retour au cumul des mandats : la préconisation d'Éric Woerth divise la majorité

Éric Woerth a remis officiellement jeudi son rapport sur la décentralisation à Emmanuel Macron. Parmi les propositions de l'ancien ministre, le retour au cumul des mandats. Une idée qui ne fait pas l'unanimité dans la majorité.
Article rédigé par Aurélie Herbemont
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Le député Renaissance Éric Woerth dans la Salle des Quatre Colonnes à l'Assemblée nationale, à Paris, le 19 octobre 2022. (ARTHUR NICHOLAS ORCHARD / HANS LUCAS / AFP)

Un retour des députés-maires et des sénateurs-maires, à l'ancienne, c'est ce que préconise Éric Woerth dans son rapport sur la décentralisation remis, jeudi 30 mai, au président de la République. Une espèce qui a disparu depuis 2017, après la suppression du cumul des mandats par François Hollande. L'ancien ministre suggère de les ressusciter, mais difficile de savoir si la proposition aboutira, car c'est un peu le grand écart dans la majorité présidentielle.

Au sein de la majorité, il y a des très pour, comme Karl Olive, ancien maire de Poissy dans les Yvelines, qui a régulièrement tenté de faire avancer l'idée. Le parti d'Édouard Philippe aussi applaudit la proposition d'Éric Woerth. "C'est la preuve que nous étions sur la bonne voie", vante une députée Horizons.

Une proposition Horizon pro-cumul votée en mars 2024

Horizons avait en effet défendu une proposition pro-cumul en mars dernier. Les troupes d'Édouard Philippe avaient même réussi à faire voter par l'Assemblée une version "soft" avec juste le cumul parlementaire-adjoint au maire. Une adoption en trompe-l'œil, car il n'y avait qu'une centaine de députés dans l'hémicycle, et c'était passé grâce au RN et à LR, quand Renaissance est divisé sur la question. "On pensait avoir été assez clairs à ce moment-là", ironise-t-on au groupe. C'était liberté de vote et chez les macronistes, il y avait eu plus de votes contre que de votes pour. "Woerth a gardé ses réflexes du RPR", tance un député de l'aile gauche hostile au cumul. La présidente de l'Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, est aussi ouvertement contre.

Du côté du Modem, "on a 50 députés... Et c'est 50 nuances de cumul", s'amuse un cadre. Des pour, mais uniquement pour les maires de petites communes, des contre et des très contre pour qui le cumul relève du "clientélisme", ou qui considèrent "impossible de faire les deux boulots correctement en même temps". Bref, comme le résume un conseiller parlementaire : "il n'y a pas de majorité au sein de la majorité".

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