Covid-19 : Les variants du virus sont-ils responsables de la flambée des contaminations en France ?
Le taux d'incidence du Covid-19 monte en flèche dans plusieurs départements de France en même temps que la part des variants augmente, mais le lien entre les deux n'est pas si simple à faire.
Les spécialistes l'avaient prévu pour le mois de mars et ils ne se sont pas trompés : le variant britannique du Covid-19 est devenu majoritaire en France. Il représente, début mars, une contamination sur deux dans le pays alors que l'épidémie connaît une flambée dans plusieurs départements. La forte contagiosité du variant britannique, annoncée par de nombreux chercheurs, est aussi ressentie par certains patients qui peinent à déterminer comment ils ont été contaminés.
"Je ne saurais pas vous dire où précisément", constate Éva, jeune apprentie de 21 ans résidant en Moselle, actuellement à l'isolement car contaminée par le variant britannique. "Soit en entreprise, soit à l'école", s'interroge la jeune femme qui ressent donc "beaucoup d'incompréhension, un peu d'injustice aussi".
Je respecte énormément les gestes barrières, les deux mètres de distance de sécurité, et le port du masque aussi.
Évaà franceinfo
Les autorités sanitaires tentent d'évaluer au jour le jour la montée des variants. A Saint-Omer (Pas-de-Calais), tout près de Dunkerque où le variant britannique représente la quasi-totalité des contaminations, deux prélèvements sont effectués lors des opérations de dépistage. Un premier test antigénique et, si le patient est positif, un test PCR qui sera ensuite envoyé en laboratoire. "Dans quelques heures, la personne connaîtra le type du variant qui l'aura contaminée", indique Joffrey Milleville de la Croix Rouge.
Pour l'heure, dans le Pas de Calais, seulement 50 % des tests PCR sont criblés. L'objectif est "que tous les laboratoires puissent cribler l'ensemble des tests positifs", assure Reynald Lemahieux, directeur départemental de l'Agence régionale de santé.
Quel lien entre variants et hausse des contaminations ?
Pour les spécialistes, il est "très difficile" d'évaluer le lien entre la forte hausse des contaminations en France de la fin février et la diffusion des variants sur le territoire, indique Bruno Coignard, spécialiste des maladies infectieuses à Santé Publique France. "Nous sommes en train de conduire des analyses pour faire ce lien entre l'incidence que nous mesurons et la proportion des variants."
"L'incidence est le résultat de beaucoup de facteurs. Bien sûr, la proportion de variants peut l'influencer puisque ces variants sont plus transmissibles, comme à Dunkerque par exemple, mais des mesures de prévention et de contrôle la font aussi diminuer", explique Bruno Coignard.
En tout, 11 souches du Covid-19 sont actuellement présentes sur le territoire français. Parmi elles, trois mutations sont particulièrement scrutées : les variants sud-africain, brésilien et britannique. "Les caractéristiques de contagiosité, de virulence, de capacité à rendre quelqu'un plus malade ou à échapper à la réponse immunitaire font qu'on les qualifie de 'variants d'intérêt'", précise le spécialiste des maladies infectieuses.
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