Élections sénatoriales en Géorgie : Donald Trump mobilise ses partisans dans un pays plus que jamais divisé
Deux mois après l'élection présidentielle aux Etats-Unis et la victoire de Joe Biden, des élections sénatoriales en Géorgie viennent cristalliser une nouvelle fois les divisions américaines.
Les élections sénatoriales qui se tiennent en Géorgie aux Etats-Unis mardi 5 janvier sont décisives. L'enjeu c'est la majorité au Congrès américain. Si les deux candidats démocrates, Jon Ossoff et Raphael Warnock l'emportent face aux sortants républicains David Perdue et Kelly Loeffler, les démocrates obtiendront le contrôle du Sénat. A son arrivée à la Maison Blanche le 20 janvier, Joe Biden pourra alors compter sur un Congrès entièrement démocrate, et appliquer son programme.
Dans les rues de Dalton, en Géorgie, ces dernières heures, la tension est palpable entre les supporters du président élu Joe Biden et du président sortant Donald Trump. Côté démocrate, il y a Harold, Afro-américain de 52 ans. Il est venu soutenir Jon Ossoff l’un des 2 candidats de son parti. D'emblée, il s'attaque à l'actuel locataire de la Maison Blanche, après les révélations du Washington Post sur un coup de fil passé par Donald Trump à un élu de Géorgie, où il lui demande de "trouver" les bulletins de vote nécessaires pour annuler sa défaite dans cet Etat.
C'est une honte, tous les pays nous regardent ! Vous avez le président au téléphone qui essaie de persuader quelqu'un de faire quelque chose de mal, pour changer le résultat du vote des citoyens.
Haroldà franceinfo
Harold n'en revient toujours pas et craint que ces révélations attisent les divisions du pays et abîment davantage l'image des Etats-Unis : "Qu'est-ce que cela dit de nous ? Notre vote n'a pas d'importance ? Parce que vous n'aimez pas la façon dont nous avons voté ?", argumente-t-il. "Ce pays est déjà divisé : noirs, blancs, la police, la brutalité. C'est tout simplement honteux et cela montre que plus il (Donald Trump) sépare le pays, plus il le rend dangereux. Parce que les gens croient qu'il a raison, alors que non. Je suis absolument ravi qu'il soit parti", lâche-t-il.
Les partisans de Donald Trump refusent la défaite
Du côté des trumpistes, le jugement est tout autre et ce n'est pas une grande surprise. Debbie est la parfaite illustration de ces fans qui soutiennent aveuglément leur leader. Elle a fait deux heures de route pour venir voir Trump en meeting lundi soir ici à Dalton, à 1h30 de route au nord d’Atlanta. Elle est là pour relayer les accusations de son président sur les fraudes supposées qui ont entaché l'élection présidentielle de novembre. Elle vous regarde fixement et adresse un message clair aux électeurs de Joe Biden : "Ils devraient aimer suffisamment leur pays pour accepter que le vote de chacun compte", s'emporte Debbie. "C'est tout ce que nous voulons. Que nos votes soient pris en compte, c'est tout. Nous ne voulons pas de division", assure-t-elle.
Dans la foule des électeurs de Trump, on ne voit pas beaucoup de masques, peut-être un peu plus que pendant la campagne présidentielle tout de même. Sur le fond, on est toujours beaucoup sur des propos peu argumentés : le président parle de fraude, donc il y a fraude, même s’il n’y a pas de preuve et que la justice dit le contraire. "Ne me dites pas comment voter et ne m'embêtez pas parce que j'aime mon président", conclut Debbie. Rien à ajouter, elle monte dans son pick-up et s’en va derechef.
Le Covid-19, autre motif de division
Dans ce contexte électoral tendu, à quelques jours de la prise de fonction de Joe Biden le 20 janvier prochain, les ravages de la pandémie, au lieu de réunir les Américains, viennent au contraire exacerber les divisions. C’est un motif supplémentaire de fracture avant cette élection sénatoriale cruciale, c’est en tout cas l’avis de Jennifer, casquette "Trump" sur des cheveux gris-blonds.
Je pense que nous sommes encore plus divisés.Je pense que tout continue de nous diviser. Même la sortie de ce vaccin, c'est un motif de division : qui va le recevoir, et qui ne l’aura pas ?
Jenniferà franceinfo
Cependant, Jennifer se dit "tellement fatiguée de ces oppositions, de toutes ces choses différentes qui sortent et qui causent des divisions dans notre vie", concède-t-elle. Mais "vous savez quoi ? Dieu sait. Il contrôle tout ça. Il connaît déjà la fin de l’histoire. Il ne veut pas que nous abandonnions notre combat, prophétise-t-elle. Il veut que nous essayions de nous battre jusqu'à la fin." À Dalton en Géorgie, le camp Trump s’en remet donc à Dieu, tandis que le camp Biden compte les jours, espérant que tout se passera dans la paix, sans tensions supplémentaires le 20 janvier prochain, alors que le président sortant appelle ses fans à faire pression ce mercredi 6 janvier sur le Sénat qui doit certifier la victoire de Joe Biden.
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