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Paris 2024 : argent, sécurité... Ces défis qui attendent la flamme des JO sur son parcours

Le détail du parcours de la flamme olympique a été dévoilé vendredi. Pendant 80 jours, elle traversera la France sur près de 12 000 kilomètres, dans une bulle de sécurité.
Article rédigé par Emma Sarango, Yannick Falt
Radio France
Publié
Temps de lecture : 5min
La joueuse de tennis japonaise Naomi Osaka porte la flamme olympique lors de l'ouverture des JO de Tokyo, le 23 juillet 2021. (DYLAN MARTINEZ / AFP)

Elle est le symbole des Jeux olympiques et paralympiques, celle qui brûle pendant toute la durée des compétitions. La flamme olympique va parcourir la France entière pendant plus deux mois au printemps prochain. Le parcours de ce périple qui se veut "festif" malgré les menaces de perturbation par des activistes a été dévoilé en grande pompe vendredi 23 juin.

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La flamme partira d'Athènes (Grèce) à bord du Belem, le fameux trois-mâts, fleuron de la marine française qui accostera à Marseille, le 8 mai 2024. Elle traversera donc 64 territoires, dont cinq ultra-marins et arrivera, 80 jours plus tard, dans la capitale française, le 26 juillet 2024, le jour de la cérémonie d'ouverture des JO de Paris. 

Coût exhorbitant ou opportunité pour les départements ?

Question de gros sous. Les départements de la Creuse, de l'Orne, du Rhône, de l'Indre-et-Loire, pour ne citer qu'eux ont fait part de leur incompréhension voire de leur colère, face au coût demandé le comité d’organisation de Paris 2024 : 180 000 euros pour un passage de moins de 24 heures. Somme jugée excessive par un tiers des départements français. 

"Le budget du Calvados, c'est 850 millions d'euros. On va vous dire que 180 000 euros, c'est peu par rapport au budget global, mais c'est beaucoup par rapport à un certain nombre d'actions que nous réalisons sur des aides par exemple, que nous apportons à des associations", tient à souligner le président (UDI) du conseil départemental, Jean-Léonce Dupont.

La flamme olympique pour commémorer les 80 ans du Débarquement

Néanmoins, la flamme olympique passera par les Plages du Débarquement, dans le Calvados, le jeudi 30 mai 2024. Car "c'est un événement objectivement hors norme qui arrive a priori en France tous les 100 ans", justifie Jean-Léonce Dupont.

Il faut dire qu'accueillir la flamme n'a pas été une évidence dans le département. L'année 2024 sera déjà celle des 80 ans du Débarquement. Le président du conseil départemental du Calvados ne cherchait pas à attirer davantage de visiteurs. "Nous savons déjà que les flux de visites vont être extrêmement importants". Pour éviter une superposition des événements, la flamme partira de Normandie avant le 6 juin. 

Le conseil départemental du Calvados a négocié un partage des dépenses avec les communes qui accueilleront la flamme. Selon Paris 2024, les 180 000 euros demandés aux départements, ne couvrent, en réalité, un tiers des dépenses liées à la flamme. Le comité d'organisation assure prendre à sa charge les 60% restants de la somme. Deux autres tiers des départements ont décidé de participer à l'aventure. 

Une "bulle itinérante" autour de la flemme

L'autre clé du parcours est la sécurité. Ainsi, la flamme olympique sera protégée contre son extinction. Huit "gardiens de la flamme" dormiront même avec des lanternes de sécurité pour la rallumer en cas de besoin. Un périmètre de sécurité sera mis en place pour éviter toute intrusion. Un périmètre hermétique et mouvant, c'est la difficulté. Les organisateurs appellent ça une "bulle itinérante".

Elle sera gérée par les moyens de l'État : la police et la gendarmerie seront mobilisées, avec les renforts sur le terrain des polices municipales et des agents de sécurité privée. Le ministère de l'Intérieur n'a pas pour l'heure communiqué le chiffre global des forces de l'ordre engagées. Gérald Darmanin s'exprimera sur le sujet début 2024, au plus tôt. 

Pour limiter les risques d'incidents, les routes seront fermées au moins 30 minutes avant l'arrivée du convoi. Les badauds ne pourront pas voir la flamme lors des déplacements entre deux villes. Des drones de surveillance seront aussi utilisés, mais aussi des systèmes anti-drones pour éviter les engins malveillants.

"Des actions à forte visibilité médiatique" redoutées

Le ministère de l'Intérieur craint que l'événement soit perturbé et envisage différents scénarios. Le pire : un attentat terroriste sur le parcours de la flemme. Gérald Darmanin redoute par ailleurs des actions militantes. Dans une note du 28 avril, l'occupant de la place Beauvau alerte les préfets sur "les mouvements de contestation susceptibles de faire émerger des actions à forte visibilité médiatique".

Deux mobilisations seront particulièrement surveillées : celle contre la réforme des retraites en raison du hashtag sur les réseaux sociaux "pas de retrait, pas de JO", et celle des activistes pour le climat, avec notamment le mouvement Extinction Rébellion. Enfin, comme la menace peut aussi venir de l'intérieur, un criblage est prévu pour les porteurs de flamme. Une enquête administrative sur leur profil et leur entourage. La tâche est immense : ils seront 10 000 à se relayer pendant 80 jours. 

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