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Reportage
"Ma vie est perdue" : à Mayotte, après le passage du cyclone Chido, l'agriculture vivrière est détruite
Pour Abdou, son potager, c’est toute sa vie. Avec, il pouvait manger et gagner un peu d’argent. "La vie est difficile à Mayotte, nous sommes des étrangers", explique-t-il. Mais cette année pour le Comorien la récolte est anéantie. "Les tomates et les piments, c'est déjà mort", montre Abdou.
Dans le potager d'Abdou, les pieds ont été arrachés par le cyclone. Les tomates vertes pourrissent dans la boue. Les bananiers sont à terre, les fruits à pain aussi. Seuls des tubercules et quelques cocotiers encore debout permettent à la famille de se nourrir. "On boit de l'eau, on prend des cocos et on mange", explique le Comorien. Il faudra des mois pour reconstituer ce potager. La saison des pluies commence et il est impossible de replanter tout de suite les tomates.
Des plantations détruites
Nous sommes à présent chez Ibrahim M’Kadara. Ce planteur de vanille depuis 30 ans a tout perdu en quelques heures. "Tout ce que vous voyez c'était la vanille. Ils sont tous par terre. Une perte totale." Ibrahim a les larmes aux yeux. Il s’accroupit et ramasse une gousse de vanille "perdue". Les gousses ont pourri avec des milliers d’euros envolés : "Ma vie est perdue, s'exclame Ibrahim M’Kadara. Ma vanille part n'importe où: en France, en Angleterre, en Allemagne, aux États-Unis, et même au Japon. Maintenant : zéro."
Il faut repartir de zéro et recommencer une plantation. "Je vais essayer, je ne vais pas me laisser faire, explique le planteur. Je vais essayer de ramasser les lianes. On va replanter, c'est comme ça." Ibrahim nous raccompagne à la sortie de son champ, juste à côté il y a sa maison en ruine. Tout est à reconstruire.
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