Covid-19 : durcissement des mesures sanitaires en Suisse, aux États-Unis et en Thaïlande
Dans le club des correspondants, franceinfo passe les frontières pour voir ce qui se passe ailleurs dans le monde. Aujourd'hui, direction la Suisse, les États-Unis et la Thaïlande où les mesures contre le Covid-19 sont renforcées.
En France, les manifestants opposés au pass sanitaire ont de nouveau battu le pavé, samedi 11 septembre. Mais dans d'autres pays d'Europe, nous assistons à un durcissement des mesures sanitaires.
Le pass sanitaire obligatoire dans tous les lieux publics en Suisse
La Suisse possède l'un des taux d'incidence les plus élevés d'Europe continentale. Conséquence : à partir du lundi 13 septembre, le pass sanitaire devient obligatoire dans quasiment tous les lieux publics. Jusqu'à maintenant, il était uniquement demandé dans les boites de nuit et les grandes manifestations. Désormais, il faudra prouver qu'on est vacciné, guéri ou testé négatif pour aller à peu près partout, au cinéma, à la piscine ou au restaurant.
C'est une volte-face assez spectaculaire dans une Suisse très jalouse des libertés publiques et qui a toujours adopté des mesures un cran en dessous de ses voisins européens. Mais les chiffres ne sont pas bons, surtout chez les jeunes : depuis la rentrée scolaire, on ne compte plus les fermetures de classes et les élèves mis en quarantaine. Le taux de positivité flirte avec les 15%, et chaque jour, environ 70 personnes sont hospitalisées. Certains établissements commencent même à transférer des patients vers d'autres hôpitaux.
La population réagit de façon mitigée à ces nouvelles mesures. La plupart des partis saluent l'extension du pass, à l'exception notable de la très puissante droite nationaliste et du secteur de la restauration. Ce pass, ou certificat comme il est appelé en Suisse, le ministre de la santé Alain Berset n'en voulait pas, mais il estime que la Suisse n'a plus le choix. "C'est comme si depuis un mois, on avait tous les matins en ouvrant le journal un crash d'un bus dans un ravin, tout le monde à l'hôpital, un tiers en soins intensifs, sept morts, déplore-t-il. C'est ça que l'on essaie d'éviter." L'annonce a en tout cas eu le mérite de booster la campagne de vaccination, qui patine en Suisse. La Suisse possède le plus faible taux de vaccination de toute l'Europe de l'ouest.
À New York, vaccination obligatoire pour les fonctionnaires
Aux États-Unis, plus d'un million d'élèves new-yorkais font leur rentrée cette semaine et les normes sanitaires sont renforcées. La vaccination est dorénavant indispensable pour entrer dans les bars, les restaurants ou les salles de sport. La mesure est en place depuis quelques semaines, mais après une période de bienveillance de la part des autorités, les contrôles vont débuter ce lundi.
Autre mesure qui entre en vigueur : l'obligation vaccinale pour les 300 000 fonctionnaires de la ville, avec la possibilité de faire un test chaque semaine. Une alternative, toutefois, qui n'existera bientôt plus pour les personnels de l'éducation ou de la garde d'enfants. Selon la mairie, ils devront recevoir leur première dose avant la fin du mois. Une façon de rassurer tout le monde, alors qu'un million d'élèves, effectivement, retrouvent le chemin de l'école sans aucune option d'enseignement à distance, une première depuis dix huit mois.
Mais ça ne va pas sans causer quelques remous. D'un côté, certaines associations de professeurs protestent. D'autres, au contraire, réclament des précisions quant aux sanctions qui attendront les non vaccinés, limogés ou suspendus. Il faut dire qu'environ 65% seulement des fonctionnaires de la ville ont eu au moins une dose. C'est bien en deçà de la moyenne ici, à New York, où près de 8 adultes sur dix sont primo vaccinés ou complètement vaccinés. Ceci étant dit, les frictions les plus importantes sont attendues dans le milieu de la santé, où c'est l'État de New York cette fois, et non la ville, qui impose le vaccin à compter du 27 septembre. Et certains hôpitaux, à cause de cette mesure, craignent tout simplement de se retrouver à court de personnel.
Des opérations de dépistage massif en Thaïlande
La Thaïlande avait bien géré le début de l'épidémie en 2020, mais le pays a été submergé ces derniers mois par la troisième vague. De sévères restrictions sanitaires sont toujours en vigueur alors que les chiffres de la vaccination peinent à décoller. Dans la capitale Bangkok, on trouve encore plusieurs quartiers de bidonvilles où de précédents tests avaient montré une présence importante du virus : près de 10% de la population au mois d'avril dernier. Si bien que certaines zones de ces bidonvilles, ainsi que des dortoirs d'ouvriers du bâtiment qui eux aussi avaient montré un taux de contamination important, avaient été littéralement bouclés avec interdiction donc pour les résidents de circuler librement.
Cette semaine, devant l'absence de tests gratuits fournis par le gouvernement, et avec la volonté de libérer ces populations, une fondation privée a pris l'initiative de mener une opération massive de dépistage. "Nous proposons des tests gratuits, ce qui jusqu'ici n'était pas possible, tout le monde peut venir et en plus on offre un sac d'un kilo de riz à tous ceux qui viennent, explique le directeur de la Bangkok Help Community, qui encourage hommes, femmes et enfants des bidonvilles à venir se faire tester. Si on trouve un cas positif, on lui garantit une place à l'hôpital, car dans les bidonvilles, c'est difficile de s'isoler, il faut en profiter."
Quels sont les résultats de cette première semaine de tests ? Avec moins d'une centaine de tests positifs détectés sur la centaine de milliers de résidents du bidonville, les habitants de Bangkok espèrent pour le mois prochain l'adoucissement des restrictions sanitaire, en priorité le couvre-feu, et la réouverture des écoles.
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