Covid-19 : les festivals de musique sont-ils annulés ou maintenus en Espagne, au Japon et au Chili ?
Dans le Club des correspondants, franceinfo passe les frontières pour voir ce qui se fait ou se passe ailleurs dans le monde. Aujourd'hui, direction le Chili, l'Espagne et le Japon pour voir si les festivals de musique sont maintenus ou non.
En France, la ministre de la Culture Roselyne Bachelot rencontre dans l'après-midi du jeudi 18 février, les professionnels du secteur pour envisager la tenue ou non des festivals cet été. Direction l’Espagne, le Japon et le Chili pour voir quelles ont été les mesures prises pour ces événements estivaux.
En Espagne, le secteur est optimiste
Pour l’instant en Espagne, les festivals et concerts d’été sont maintenus. Les places sont d’ailleurs en vente et le secteur reste prudent mais optimiste, en espérant que la situation sanitaire s’améliore en Espagne et que la campagne de vaccination avance à grands pas. En attendant, les organisateurs continuent de travailler sur les protocoles sanitaires à adopter. Là aussi, ils sont optimistes après les résultats encourageants d’un concert-test réalisé le 12 décembre dernier dans la salle Apolo à Barcelone. Sur les 463 personnes ayant assisté au concert, aucun cas de Covid-19 n’a été détecté, grâce à un protocole sanitaire très strict. Cette expérience a été lancée par l’hôpital German Trias i Pujol, la Fondation de lutte contre le sida et les maladies infectieuses, ainsi que le Festival Primavera Sound qui devrait fêter au mois de juin son 20e anniversaire à Barcelone, avec un an de retard, et une programmation spectaculaire.
L’Espagne est l’un des rares pays où les salles de spectacle sont toujours ouvertes et notamment à Madrid car chaque région a adopté des mesures différentes. Madrid a décidé de maintenir les salles de spectacle ouvertes depuis la fin du confinement au mois de juin, avec une devise : "La culture sûre". En lien permanent avec les autorités sanitaires, la région a établi une série de protocoles afin de garantir la sécurité du public. Par exemple, le Teatro Real, l’Opéra de Madrid, a investi près d’un million d’euros pour sécuriser les lieux: masques, gels, contrôles de température à l’entrée, lampes à rayons ultraviolets pour désinfecter la salle, les accessoires et les costumes ou encore des tests Covid hebdomadaires pour les artistes. Des efforts coûteux mais qui vont permettre à l’Opéra de Madrid de lancer son nouveau spectacle Norma, le 3 mars.
Au Japon, incertitude sur la venue de artistes étrangers
À ce jour, les fêtes traditionnelles appelées "matsuri" et les grands festivals de danse comme l’Awaodori de Tokushima ou de musique pop-rock comme le FujiRock sont maintenus. Il serait prématuré et de mauvais augure d’annuler ce type de grands événements alors que les Jeux Olympiques sont toujours censés avoir lieu. "Nous ne savons pas quelles seront les conditions épidémiques en septembre, mais nous aurons bien sûr un protocole, particulièrement pour les zones de consommation de boissons et d'aliments, explique un responsable du festival de musique pop-rock Supersonic programmé en septembre à Tokyo et Osaka. Nous attendons de savoir quelles seront les restrictions imposées par le gouvernement pour décider. D’habitude nous avons beaucoup de spectateurs étrangers. Si les Jeux olympiques sont annulés cela aura aussi sans doute des conséquences sur les festivals."
Pour le moment il n’est pas question d’annuler les JO, mais en 2020 le report n’a été annoncé que fin mars. La grosse inconnue concerne l’accueil des artistes étrangers dans ces grands festivals car les frontières japonaises sont actuellement fermées. Des dérogations sont prévues pour la venue au Japon des délégations olympiques et des médias étrangers au moment des JO, mais il n’est pas certain du tout que des dispositions spéciales du même type seront prises pour les artistes des festivals. L’impossibilité de faire venir des chanteurs et des musiciens était la principale raison de l’annulation de festivals de musique en plein air en 2020.
Au Chili, de nombreux festivals annulés
Le Chili est actuellement en plein été austral et habituellement en pleine saison de festivals. Sauf que le pays n'est pas épargné par la pandémie de Covid-19. Le pays est encore en pleine seconde vague actuellement, et énormément de festivals ont donc dû être annulés.
Les grands festivals qui ont pu être maintenus se comptent sur les doigts d'une main. Cet été, il n’y a pas de festival Lollapalooza, qui réunissait plus de 200 000 personnes à Santiago, ni de festival de la chanson de Vina del mar, un événement très connu en Amérique latine. Les spectacles qui ont pu se tenir ont été très peu nombreux. Par exemple : la Tapati, la fête la plus importante de l'île de Pâques. D'habitude, l'île est pleine de touristes à cette période. Mais cette année, impossible de s'y rendre. Seuls les résidents ont donc participé au festival, en plein air et sans trop de craintes sanitaires car il n'y aucun cas de Covid sur l'île depuis plusieurs mois. Sur le continent cette fois-ci, le festival de théâtre Santiago a Mil est l'un des rares à avoir été maintenus. Les organisateurs ont misé sur des spectacles en plein air et à toute petite échelle.
Globalement, le secteur de la culture n’ a pas vraiment mieux résisté à la crise sanitaire au Chili qu’ailleurs. Les cinémas et les théâtres par exemple ont été complètement fermés presque toute l'année. Plusieurs petites structures ont mis la clé sous la porte. Les personnes qui travaillent dans le milieu accusent le coup. Avant la pandémie, 10% seulement avaient un contrat de travail, beaucoup n'ont donc pas eu accès à des indemnités ou à l'assurance chômage.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.