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Crise énergétique : quels plans pour la sobriété en Suède, en Autriche et en Australie ?

Dans le club des correspondants, franceinfo s'intéresse à l'actualité vue depuis l'étranger. Aujourd'hui, direction la Suède, l'Autriche et l'Australie pour voir quelles mesure ces pays prennent pour faire face à la crise énergétique. 

Article rédigé par franceinfo - Carlotta Morteo (en Suède) - Isaure Hiace (en Autriche) - Grégory Plesse (en Australie)
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Publié Mis à jour
Temps de lecture : 6min
Le pont Öresund entre la Suède et le Danemark, le 21 décembre 2020.  (JOHAN NILSSON / AFP)

De nombreux pays du monde sont confrontés à des problèmes d'approvisionnement d'énergie et d'explosion des prix. Comme en France, certains décident de se lancer dans des grands plans de sobriété, comme en Suède ou en Autriche, invitant les habitants à faire des efforts aussi. En Australie, le gouvernement espère devenir une "superpuissance du renouvelable" grâce aux investissements massifs d'un milliardaire. 

En Suède, des efforts collectifs pour faire baisser les prix

La Suède n'échappe pas à l'explosion des prix de l'énergie. L'État a lancé une campagne qui invite citoyens et entreprises à faire des efforts. Une mesure symbolique principale a été prise dans ce pays où il fait nuit très tôt en hiver : l'extinction des lumières qui décorent le pont Öresund, long de 8 km, qui relie par la mer le Danemark et la Suède. Au total, 9 kilowattheures seront économisés. L'éclairage public est l'un des postes les plus important pour la plupart des villes qui ont fait leurs calculs. Il sera donc éteint désormais après minuit, y compris les décorations de Noël cet hiver. 

La question du chauffage est aussi sur la table. Dans les écoles, les classes sont chauffées à 19 degrés maximum, c'est 18 degrés dans les églises. Autre mesure symbolique dans le pays : la fermeture de nombreux saunas, véritable institution culturelle en Suède, qui ne sont plus rentables vu les coûts. Le problème n'est pas l'approvisionnement, car la Suède est autosuffisante en électricité, mais elle est victime du cours des prix sur le marché international.

Cette campagne d'économies d'énergie ne cherche pas tant à éviter des coupures potentielles cet hiver, mais plutôt à faire baisser le prix en faisant baisser la demande. Le gouvernement fait appel à la responsabilité individuelle, attitude très scandinave : “Chaque kilowatt compte”, peut-on lire sur les affiches qui viennent d’être placardées dans le métro de Stockholm.

En Autriche, baisse de l'éclairage public et de la température

La capitale Vienne vient de présenter un plan d'économies d'énergie pour les mois à venir. Plan qui était devenu nécessaire avec les difficultés d'approvisionnement et la hausse des prix de l'énergie dans le pays. Vienne veut suivre les recommandations de la Commission européenne et réduire ainsi sa consommation énergétique de 15% d'ici la fin mars. L'un des points sur lequel la ville se concentre est là aussi l'éclairage public. Sur le 153 000 luminaires que compte la capitale autrichienne, la moitié ont déjà été convertis au LED à faible consommation. Autre mesure : l'éclairage est réduit de 25% à partir de 22h dans les zones à faible trafic et de 50% à partir de minuit. Enfin, il n'y aura pas cette année les traditionnelles illuminations sur le "ring", la célèbre avenue qui entoure le centre de Vienne. 

Au-delà de la capitale, tout le pays est concerné. La ministre de l’Environnement Leonore Gewessler souhaite limiter la température dans les bureaux municipaux et les ministères de l’ensemble du pays à 19 degrés et interdire l’éclairage publicitaire après 22h. Elle a, en outre, lancé une campagne destinée aux 4 millions de foyers autrichiens qui, selon elle, ont la possibilité d’économiser de l’énergie grâce à quelques gestes simples. "Vous pouvez par exemple baisser le radiateur de deux degrés, éteindre vos appareils plutôt que de les laisser en veille, ou encore rouler 10 km/h moins vite", expliquait-elle. Selon les ONG environnementales, cela ne suffira pas à réduire la consommation à long terme. Ces ONG plaident plutôt pour une loi sur l’efficacité énergétique, pour la suppression progressive du gaz naturel pour le chauffage et enfin pour des rénovations de bâtiments.

L'Australie compte sur les investissements massifs d'un milliardaire 

L'Australie espère devenir une puissance à la pointe des énergies renouvelables. Et cela passe, entre autres, par les investissements colossaux de Mike Cannon Brookes, 43 ans, troisième personne la plus riche d'Australie. Il est à la tête du groupe Atlassian qu'il a cofondé, un géant des services informatiques destinés aux entreprises, qui compte parmi ses clients la Nasa, Twitter ou encore Carrefour. Surnommé par la presse australienne "le milliardaire militant", il s'est attaqué à un géant australien de l'énergie, AGL, l’un des plus gros émetteurs de gaz à effet de serre du pays, dont il est devenu l’actionnaire principal en mai dernier. Une position qu’il utilise pour pousser cette entreprise à accélérer très nettement le calendrier de fermeture de ses centrales à charbon. Ça fonctionne puisque ces derniers mois, AGL a annoncé la fermeture anticipée de deux immenses centrales à charbon, l’une dès 2025 et l’autre en 2035. 

Mike Cannon Brookes investit également massivement dans la "green tech" et les énergies renouvelables. Des steaks vegan en passant par des triporteurs électriques ou encore une start-up de Sydney qui fabrique des cellules de panneaux solaires conçues avec des matériaux moins rares, il mise sur de très nombreux projets. L’idée étant que si ces matériaux sont plus abondants, il est plus facile de les extraire et donc, cela crée moins de pollution. Au total, il a annoncé qu’il allait investir un milliard d’euros de sa fortune personnelle au cours des dix prochaines années dans ce type de projets, dont un tiers va être dédié à des activités à but non-lucratif.

Mais le projet le plus fou auquel il est associé, c’est Sun Cable, une énorme centrale solaire s’étendant sur 12 000 hectares dans le nord désertique du pays qui pourra produire jusqu’à 20 gigawatts d’électricité, et qui servira à alimenter non seulement la ville de Darwin, mais aussi Singapour et l’Indonésie. Un projet qui concrétiserait les rêves du Premier ministre Anthony Albanese de faire de l’Australie une superpuissance des énergies renouvelables.

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