Cet article date de plus de quatre ans.

En Finlande, aux États-Unis et en Corée du sud, des solutions originales pour lutter contre le coronavirus

Dans Le club des correspondants, franceinfo passe les frontières pour voir tout ce qui se fait ou se passe ailleurs dans le monde. Aujourd'hui, nous nous intéressons à des innovations développées en Finlande, aux États-Unis et en Corée du sud pour lutter contre le coronavirus.

Article rédigé par franceinfo - Frédéric Faux, Loïc Pialat et Louis Palligiano, édités par Ludovic Pauchant
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 7min
Un des robots livreurs développés par la société Starship Technologies, à Washington, le 8 avril 2020. (ALEX WONG / GETTY IMAGES NORTH AMERICA)

La barre symbolique du million de morts de l'épidémie de coronavirus Covid-19 a été franchie dans la nuit du lundi 28 au mardi 29 septembre, selon les données mondiales compilées par l'université Johns-Hopkins de Baltimore (États-Unis). A l'heure où la pandémie ne semble pas reculer, des innovations concluantes pour lutter contre le virus ou améliorer la vie des citoyens sont développées en Finlande, aux États-Unis et en Corée du sud.

En Finlande, des chiens pour détecter les malades

En Finlande, des chercheurs ont décidé d’utiliser des chiens, et leur odorat, pour repérer les malades. Une première expérience, très concluante, a commencé à l’aéroport d’Helsinki. Ainsi, les passagers qui débarquent dans la capitale finlandaise ont la possibilité d’entrer dans une petite pièce pour frotter leur peau avec un morceau de tissu. Un dresseur récupère l’échantillon et le fait sentir à son chien qui peut savoir en dix secondes si ils sont ou non infectés par le coronavirus. Les chiens sont depuis longtemps utilisés pour détecter la drogue dans les bagages, les explosifs, mais aussi  - on le sait moins - des maladies comme la malaria, ou le cancer.

Sachant qu’un bon chien peut-être entraîné en quelques jours, une détection de masse du coronavirus, par ce moyen, est donc tout à fait possible. On ne sait pas encore ce que ces chiens sentent et détectent exactement : c’est tout le mystère de cette affaire, et il restera entier tant que les techniques de détection des particules dans l’air seront moins efficaces que l’odorat d’un chien, ce qui est le cas aujourd’hui. Mais ce qui est sûr, c’est que les chiens sentent bien quelque chose. D’ici la fin novembre, une dizaine de chiens, et leurs dresseurs, seront en poste à l’aéroport d’Helsinki.

Des robots-livreurs développés aux États-Unis

Aux États-Unis, territoire de la Silicon Valley, ce sont les robots-livreurs qui ont connu un coup de boost avec le coronavirus. Notamment, une startup du nom de Starship Technologies lancée en 2014 par deux des créateurs de Skype. Leur petit robot, une sorte de glacière sur roues – six en l’occurrence – a notamment été adopté par une pizzeria de la banlieue de Phoenix dans l’Arizona. Il est capable de livrer jusqu’à 10 kilos dans un rayon d’environ un kilomètre, de jour comme de nuit, et il peut même grimper sur un trottoir. Vous avez juste à passer par une application pour l’ouvrir et prendre ce qu’il y a dedans. Au départ, la startup visait les campus universitaires mais comme ils ont fermé avec la pandémie, Starship a ciblé les quartiers résidentiels. Pas qu’aux États-Unis d’ailleurs. À Milton Keynes, près de Londres, l’entreprise a doublé le nombre de ses robots avec le coronavirus. Il y en a une centaine là-bas désormais. En tout, la firme aurait gagné au moins 180 000 nouveaux clients cette année. 

Ce n’est pas la seule start-up du genre à avoir fait parler d’elle ces derniers mois. À Sacramento, en Californie, le R2, un véhicule autonome conçu par la firme Nuro, a livré des médicaments et de la nourriture dans une salle de sport transformée en hôpital de campagne. À Ann Harbor, une ville étudiante du Michigan, Refraction AI, une petite startup, teste huit robots-livreurs appelé REV-1 depuis fin 2019. Avec la pandémie, ces petits engins à trois roues qui roulent à 20km/h sur des pistes cyclables, ont quadruplé leurs courses. Amazon a son robot évidemment, Scout, même s’il représente toujours une part minuscule des livraisons effectuées par le géant du commerce. Dans des hôtels Hilton de Californie, Rosé, un petit robot qui dépose depuis 2018 du vin, des oreillers ou des serviettes devant votre chambre est plus demandé que jamais. Des drones de Google sont également en phase de tests en Virginie. Les inscriptions des habitants à ce programme-pilote ont bondi de 350% entre février et avril. Il faut dire que le drone livre en 10 minutes, sans faire trop de bruit et que les magasins partenaires avaient toujours du papier-toilette en stock quand le pays en manquait...

Des abribus antivirus en Corée du sud

En Corée du Sud, après les centres de ''test-au-volant'', les cabines de dépistage – façon cabines téléphoniques – dans son principal aéroport ou encore les bracelets électroniques connectés à une application mobile, le pays, admiré pour ses prouesses technologiques, fait encore parler de lui avec cette fois l’installation d’abribus anti-coronavirus dans sa capitale, Séoul.

Afin de décrire ces arrêts de bus haute technologie ressemblant à des cubes de verre, l’un des responsables du projet a dit y avoir installé tout le matériel anti-coronavirus possible. En plus de protéger les usagers des intempéries, ces installations baptisées ''Smart Shelter'' possèdent donc un système de climatisation équipé de lampes à rayons ultraviolets pour éliminer les virus. Un distributeur de gel hydroalcoolique ainsi qu’un réseau wifi gratuit sont également à disposition à l’intérieur. Mais pour en profiter, il faudra d’abord se présenter devant une caméra thermique car la porte automatique ne s’ouvre qu’à ceux ayant une température inférieure à 37,5°C.

Ces abribus haut de gamme sont encore rares et ils devraient le rester étant donné leur coût exorbitant, 100 millions de wons, soit l’équivalent de 71 000 euros, par cabine. Depuis l’inauguration du projet en août dernier, seuls dix abribus de ce type ont été installés dans un arrondissement du nord-est de Séoul et quelque 300 à 400 personnes les utilisent quotidiennement. Distanciation sociale oblige, un nombre restreint d’usagers peuvent y accéder en même temps afin de se tenir à au moins un mètre les uns des autres. Néanmoins, le maire de l’arrondissement a déjà annoncé son projet d’en aménager dix autres d’ici la fin de l’année.

La Corée du Sud regarde de plus en plus vers l’après-coronavirus. Malgré des foyers de contaminations sporadiques, le pays parvient à maintenir le nombre de nouvelles infections quotidiennes sous la barre des 100 depuis une semaine. A partir du mois prochain, ce sont donc des abribus intelligents de type ''hanok'', la maison traditionnelle coréenne, qui vont se répandre dans la capitale avec Wi-Fi gratuit, chargeurs sans fil et petits parterres de fleurs.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.