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L'IVG menacée en Pologne et en Italie

Tous les jours, le club des correspondants décrit comment un même fait d'actualité s'illustre dans deux pays.
Article rédigé par franceinfo - Martin Chabal, Blandine Hugonnet
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Manifestation anti-avortement à Rome, en Italie, le 14 mai 2012. (RICCARDO DE LUCA / MAXPPP)

Interdit dans certains États américains depuis l'abrogation de l’arrêt Roe v. Wade en 2022, le droit à l'avortement est aussi remis en question dans certains pays d'Europe, comme la Pologne et l'Italie. 

En Pologne, la condamnation inédite d'une militante pour "aide à l'avortement" 

C'est une décision de justice historique en Europe. Justyna Wydrzyńska, militante polonaise pour le droit à l'avortement, a été condamnée mardi 14 mars à huit mois de travaux d'intérêt général, pour avoir envoyé par courrier des pilules abortives à une femme en février 2020. Le conjoint de celle-ci, violent et qui avait déjà menacé de la dénoncer si elle se rendait en Allemagne pour avoir recours à une IVG (interruption volontaire de grossesse), avait appelé la police. Après avoir confisqué les pilules, les forces de l'ordre sont remontées jusqu'à Justyna Wydrzyńska. La militante, qui travaille pour une organisation qui informe les femmes sur l’avortement et leurs droits, avait ensuite été convoquée par la justice pour "aide à l'avortement", dans un pays où il est devenu quasiment illégal en 2020 malgré d'importantes manifestations. 

En Italie, le retour en force des anti-IVG 

En Italie, l'arrivée de l'extrême-droite au pouvoir fait craindre des restrictions sur le droit à l'avortement. En moins de cinq mois, la majorité a déjà fait quatre propositions qui remettent en cause la loi 194. Adoptée il y a plus de 40 ans, elle autorise l’IVG jusqu’à la neuvième semaine de grossesse. Les conservateurs ont notamment proposé de créer un statut juridique pour l’embryon dès sa conception, ou encore la reconnaissance du fœtus comme membre de la famille. Et dans un pays très catholique,  les défenseurs des droits estiment que la menace vient aussi des associations pro-vie. Ces organisations, liées à l'Église, se rapprochent des plannings familiaux et des structures de santé pour faire pression sur le personnel et surtout sur les femmes. 

 

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