Mariage pour tous : 36 pays ont légalisé le mariage homosexuel, le Népal est le premier pays en Asie continentale et l'Estonie le dernier à l'avoir fait

Le "mariage pour tous" a été institué pour la première fois aux Pays-Bas, en 2001. En janvier 2024, il est légal dans 36 États et la quasi-totalité d’entre eux reconnaissent également l’homoparentalité et l’adoption. L'Estonie est le dernier pays en date à avoir légalisé le mariage homosexuel, le 1er janvier 2024.
Article rédigé par Sébastien Farcis - Marielle Vitureau
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 5 min
Manifestation LGBT en Inde, le 18 octobre 2023. (ARUN SANKAR / AFP)

Le Népal a enregistré son premier mariage homosexuel en novembre 2023. Après Taïwan, c'est le deuxième pays d'Asie à autoriser le mariage pour tous. Mais ces couples doivent batailler avec une loi qui n'a pas encore été aménagée depuis son vote en juin 2023.

En Europe, certains pays commencent tout juste à légaliser ces unions. Si les couples homosexuels ne sont pas reconnus dans la plupart des pays de l'Europe de l'Est, seul le Pacs est permis en Italie ou en Autriche. En Pologne, l'État ne reconnaît que le concubinage et dans les pays baltes, il y a encore des progrès à faire.

Dans les pays baltes, l'Estonie montre l'exemple

Des pays baltes, seule l’Estonie a légalisé le mariage pour tous à l’automne 2023, presque 10 ans après avoir adopté une loi d’union civile. Le texte est entré en vigueur le 1er janvier 2024. Depuis, les premiers mariages ont déjà été célébrés. Pour Leena et Kristin, après avoir vécu ensemble pendant de longues années, il s’agissait avant tout d’une question de sécurité. Elles seront désormais protégées si quelque chose arrivait à l’une d’entre elles.

Dès son arrivée au pouvoir il y a un an, la coalition libérale a pris cette décision. C’était une promesse de campagne, mais c’était aussi afin d’éviter toute tentative de blocage ultérieur par les forces nationalistes. Auparavant, elles avaient déjà réussi à empêcher le vote des décrets d’application de la loi sur l’union civile. Désormais, être un couple homosexuel en Estonie devient quelque chose de tout à fait habituel. 

Encore des résistances politiques face aux moeurs qui changent

La Lituanie n’a toujours aucune loi autorisant l’union civile pour les couples de même sexe. C’était une promesse de campagne, il y a 4 ans, mais tous les votes ont échoué. Quant à la Lettonie, le parlement à Riga a voté la loi d’union civile à la faveur d’un changement de coalition gouvernementale et l’arrivée de partis situés plus à gauche à l’automne 2023. Avant cela, il y avait eu déjà huit tentatives, toutes infructueuses, et les couples de même sexe allaient au tribunal pour obtenir une reconnaissance par la justice.

La situation est paradoxale. Depuis plusieurs années, les marches des fiertés se déroulent dans les centres villes, des couples homosexuels s’affichent en couverture des magazines. Ce sont les lois qui ont du retard par rapport à la manière dont vivent les gens. La scène politique, en Lituanie, notamment, est encore marquée par un certain conservatisme.

Au Népal, des problèmes persistent pour appliquer ce droit

Au Népal, plusieurs couples de même genre viennent de réussir à enregistrer leur mariage, ce qui entérine une longue réforme dans le domaine, et fait du Népal le premier pays d’Asie continentale à autoriser ces unions.

Maya et Surendra sont devenus, à la fin novembre, les deux premiers népalais de même genre à réussir à enregistrer leur mariage au Népal. C’était un grand moment, car les deux amoureux sont ensemble depuis des années, et avaient même fait une petite cérémonie hindoue en 2017. Le principe du mariage pour tous a été reconnu depuis longtemps au Népal. Dès 2007, les juges de la Cour suprême ont affirmé que cette distinction entre les genres était inconstitutionnelle et ils ont ordonné au gouvernement de former un comité pour permettre aux couples LGBT de bénéficier des mêmes droits matrimoniaux.

Toutefois, dans ce pays encore assez conservateur, cette réforme n’a jamais été formalisée par le gouvernement. Cela pose donc des problèmes pour l’application de ce droit. Même si ce droit au mariage est théoriquement reconnu, la loi népalaise, elle, ne parle toujours que des unions entre un homme et une femme. La cour suprême a donc demandé la création d’un registre séparé pour ces mariages LGBT, en attendant que la loi soit modifiée… mais cela est refusé par certaines municipalités. Ces derniers mois, plusieurs couples ont réussi, après de longues batailles, à faire enregistrer leur union, mais cela demeure précaire, car sans ces changements législatifs, il n’est pas sûr qu’ils puissent bénéficier des autres droits matrimoniaux, en termes de succession ou de parentalité.    

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