Séisme : comment l'Indonésie et l'Arménie se sont reconstruites après une catastrophe naturelle
Le bilan humain du séisme en Turquie et en Syrie s'élève lundi 6 mars à 52 000 morts. Selon l'Organisation mondiale de la Santé ce tremblement de terre d'une magnitude de 7,8, qui a eu lieu il y a tout juste un mois, représente "la pire catastrophe naturelle en un siècle en Europe." Alors que le gouvernement turc est vivement critiqué par l'opposition et des médias indépendants pour son manque de réaction durant les premiers jours dans des zones dévastées, Le chef de l’État turc, Recep Tayyip Erdogan a promis de reconstruire rapidement plus de 450 000 logements, tout en assurant que les constructions respecteront les normes antisismiques.
En 2004, en Asie du Sud Est, un séisme suivi d'un tsunami avait fait de nombreux dégâts. En Arménie, c'est en 1988, huit ans plus tôt, qu'un séisme a frappé le nord du pays. Dans un cas comme dans l'autre, l’insuffisance des dispositifs a été pointée du doigt au moment de la catastrophe.
En Arménie, une grande partie des habitations ne sont toujours pas aux normes
L'Arménie, voisine de la Turquie, est située entre deux plaques sismiques, au pied du Mont Ararat, un volcan en sommeil, donc fréquemment secoué par des séismes. Le plus grand, d'une magnitude de 6,8 s'est déroulé à Spitak et Gyumri en 1988, au nord du pays. Des quartiers entiers de la ville ont été rasés. Le séisme a fait 25 000 morts et plus de 130 000 blessés, dans un pays d'à peine trois millions d'habitants.
Le code de construction a été mis à jour avec des règles plus contraignantes. Les nouveaux bâtiments peuvent résister à un nouveau séisme mais pas les vieilles constructions, qui représentent la majorité de l'habitat en Arménie. Personne n'a été relogé et les bâtiments n'ont pas été rénovés. Beaucoup d'immeubles sont connectés entre eux, ce qui produirait un effet domino en cas de nouvelle secousse.
Les promoteurs n'hésitent pas à réaliser des constructions moins chères, moins en règle, pour faire plus de profit. Les autorités, corrompues, ferment les yeux sur ces manquements.
En Indonésie, des efforts sur la prévention
Lors du séisme de 2004, l’Indonésie a été la plus touchée au niveau humain, avec au moins 170 000 morts, des villes ont été complètement rasées par le tsunami.
Dès le lendemain du tsunami, le gouvernement de l’époque, a mis en place un organisme central pour coordonner les programmes humanitaires et piloter les projets de restauration des zones sinistrées.
Après le tsunami, beaucoup ont pointé du doigt l’insuffisance des dispositifs avec des systèmes relativement archaïques. Des efforts ont été faits sur la prévention, avec l’aide de l’agence gouvernementale japonaise d’aide au développement, qui possède une grosse expertise en matière de séisme.
Autre exemple en matière de prévention : des institutions et ONG interviennent aussi dans les écoles pour sensibiliser la jeune population aux risques naturels, et leur expliquer comment réagir. Enfin, concernant l’urbanisme, l’aide internationale et des architectes des quatre coins du monde ont permis de reconstruire des bâtiments plus solides, peu de temps après la catastrophe. De leur côté les autorités notamment indonésiennes avaient souligné la nécessité de construire plus à l’intérieur des terres. Mais plusieurs spécialistes estiment qu’on ne peut pas parler de changement radical sur ce plan-là.
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