"On a transmis pas mal de savoirs et de recommandations" aux prochains organisateurs des Jeux, déclare la directrice Impact et Héritage de Paris 2024

"Tout le monde a franchi un pas vers l'accessibilité", se réjouit Marie Barsacq, dimanche sur franceinfo.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié
Temps de lecture : 4 min
Marie Barsacq, la directrice Impact et Héritage de Paris 2024, le 8 mars 2024 à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis). (STEPHANE DE SAKUTIN / AFP)

"On a transmis pas mal de savoirs et de recommandations" aux prochains organisateurs des Jeux, déclare Marie Barsacq, la directrice Impact et Héritage de Paris 2024, invitée "Grand témoin" du Club info dimanche 29 septembre. Les Jeux olympiques et paralympiques de Paris ont été une réussite saluée dans le monde entier. Ils laissent derrière eux un héritage "matériel", comme ces 18 bassins de natation à travers la Seine-Saint-Denis, mais aussi un héritage "immatériel" comme la promotion de l'activité physique pour les enfants. Le regard sur le handicap a lui aussi changé, estime Marie Barsacq. "Tout le monde a franchi un pas vers l'accessibilité", selon la directrice Impact et Héritage de Paris 2024. "Aucun retour en arrière n'est possible."

franceinfo : De quoi parle-t-on exactement quand on parle d'héritage des Jeux ?

Marie Barsacq : On parle d'héritage matériel puis de l'héritage immatériel, des choses plus intangibles mais tout aussi importantes comme la promotion de l'activité physique et sportive pour les enfants, avec une mesure comme les 30 minutes d'activité physique tous les jours à l'école pour bouger plus et prendre l'habitude d'être beaucoup plus actif. Notre concept des Jeux visait à construire très peu et seulement pour répondre à des besoins. Des besoins en Seine-Saint-Denis parce qu'on manque de logements, donc on a construit deux villages. On manque aussi de piscines, donc on a construit un centre aquatique et laissé d'autres bassins en héritage.

Ces bassins sont en direction des communes auxquelles ils ont été offerts ?

Oui, il y a 18 bassins laissés en héritage. Certains sont déjà livrés. D'autres vont être livrés, comme celui des exploits de Léon Marchand. Il va à Sevran et on pourra s'y baigner à partir de janvier 2026. Le club de Toulouse [d'où vient Léon Marchand] peut peut-être récupérer le dernier bassin. Il en reste un, qui est en discussion, peut-être à Toulouse. On verra. Le skatepark de la Concorde ira aussi en Seine-Saint-Denis. Le sable des compétitions de beach-volley, au pied de la Tour Eiffel, a été installé la semaine dernière au Parc départemental des sports de Marville [à La Courneuve, en Seine-Saint-Denis] et au club de volley de Tremblay-en-France (Seine-Saint-Denis).

L'héritage, c'est aussi faire bouger les consciences. Est-ce que la mission est remplie avec les Jeux paralympiques ?

Oui, on avait une grosse responsabilité sur ce sujet pour construire une société plus inclusive. On a misé sur la jeunesse. Avec Paris 2024 et le Comité paralympique et sportif français, on voulait que la semaine de la rentrée scolaire coïncide avec une semaine entière d'épreuves paralympiques pour emmener massivement des élèves aux Jeux afin de faire changer le regard sur le handicap.

Est-ce que vous regrettez l'absence, au départ, d'un ministère plein et entier sur le handicap dans le nouveau gouvernement Barnier ?

Je ne vais pas forcément me positionner là-dessus. En revanche, ce qui est important de dire, c'est que les Jeux paralympiques ont manifestement mis ce sujet sur la table et qu'on voit qu'il y a des solutions et qu'il faut agir vite. Le village des athlètes a été l'occasion de mettre en place beaucoup d'innovations. C'est un quartier de vie 100% accessible, aussi bien pour les handicaps moteurs que sensoriels. On en fait la promotion partout dans le monde. Les promoteurs vendent ce village comme la ville de demain, le quartier de 2050. Je crois qu'il n'y aura pas de retour en arrière possible. Tout le monde est en train de franchir un pas vers l'accessibilité. 

"Sur le sujet des transports en commun, on a enfin des décisions et des annonces qui ont été faites même s'il a fallu attendre les Jeux paralympiques."

Marie Barsacq, directrice Impact et Héritage de Paris 2024

sur franceinfo

Je crois que les Jeux vont vraiment accélérer les choses. Je pense aussi aux clubs inclusifs. C'est un dispositif important pour développer de l'offre de pratiques pour les personnes en situation de handicap. Ce projet, avec un objectif de 3 000 clubs d'ici 2025 se poursuit et son budget est sécurisé.

Quand aurez-vous terminé votre mission ?

Je m'arrête personnellement à la fin du mois d'octobre. Nous considérons que nous avons rempli notre mission. On a encore quelques rapports à rendre. On a transmis pas mal d'informations, de savoirs et de recommandations à nos homologues pour les éditions prochaines des Jeux. Maintenant, c'est au Comité international olympique de prendre le relais. Il a suivi de près nos travaux et il est en capacité d'accompagner les autres comités d'organisation, les fédérations internationales et les comités nationaux olympiques pour s'inspirer des programmes qu'on a pu lancer.

À regarder

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.