Covid-19, VIH, infection urinaire : les autotests sont-ils tous fiables ?
On les achète, sans ordonnance, en pharmacie pour 5, 10, 30 et jusqu’à 40 euros afin de dépister, soi-même, une maladie. On connaît bien maintenant ceux de dépistage du Covid (plus de 46 millions de boîtes vendues en un an). Mais Il existe, en réalité, des autotests de toutes sortes. Les précisions de Sylvie Metzelard, rédactrice en chef à "60 millions de consommateurs".
Les autotests existent pour déceler le Covid-19 mais également pour dépister une infection urinaire, la maladie de Lyme (avec les tiques qui prolifèrent actuellement, il va s’en vendre beaucoup cet été), le VIH, le gluten, l’ovulation, les allergies, etc.
Selon un rapport de l’Académie de pharmacie qui s’est interrogée sur l’intérêt de ces dispositifs, on ne peut pas vraiment s'y fier. Selon ce rapport, peu sont pertinents et la plupart ne servent à rien et peuvent même être... contre-productifs. Selon les experts, seuls les autotest VIH (à condition d’être réalisé plus de trois mois après le dernier risque d’exposition au virus) et les bandelettes de détection d’une infection urinaire sont totalement fiables.
Les autres, mieux vaut oublier. Par exemple : prenez les tests pour connaître son risque cardio-vasculaire (test d’hypercholestérolémie). Pour interpréter les résultats, on doit alors prendre en compte, l’âge, les symptômes, les facteurs de risques et d’autres biomarqueurs... Mais qui peut le faire, tout seul dans son coin, sans formation médicale ? Plus problématiques encore, voire dangereux, les tests PSA, en vue d’un dépistage du cancer de la prostate. Un résultat "faussement" positif ou négatif peut inquiéter - ou rassurer - à tort. Et c’est autant de temps perdu pour traiter la maladie, si elle est bien là.
On peut évoquer les tests de fertilité masculine. Ils ne se fondent que sur la concentration de spermatozoïdes dans le sperme. Pourtant, un homme peut être fertile, même avec très peu de spermatozoïdes. Idem sur les tests d’ovulation qui ne sont valables que s’ils sont faits au bon moment du cycle. Or, les femmes qui y ont recours, généralement, n’ont pas de cycle régulier.
Moralité : tant qu’à acheter un autotest, mieux vaut se payer la même analyse dans un vrai laboratoire qui ne coûtera pas forcément plus cher et dont on peut se faire expliquer les résultats par un médecin. Enfin, si l’on tient à s’autotester à la maison, mieux vaut choisir des produits avec un marquage CE et ne pas les acheter sur internet.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.