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Les dark stores : supérettes ou supermarchés pour faire ses courses sans y aller

Tout savoir sur les dark stores. Certains connaissent peut-être les dark kitchens, les cuisines de l'ombre, des restaurants qui font à manger mais qui n'ont pas de salle pour servir les clients. Les supermarchés de l'ombre, ça existe aussi. 

Article rédigé par Jules de Kiss
Radio France
Publié
Temps de lecture : 5 min
Les "Dark Store" sont souvent installés au rez-de-chaussée d'immeubles d'habitation (MARIE MAHEUX / RADIOFRANCE)

Journaliste au magazine 60 Millions de consommateurs, Patricia Chairopoulos a enquêtés sur les dark stores. Vous connaissiez peut-être les cuisines de l'ombre, es restaurants qui font à manger mais qu'on ne repère d'ailleurs même pas dans la rue. Tout est en livraison grâce aux différentes applications mobiles. Les dark stores, c'est la même chose.

franceinfo : On peut donc faire ses courses dans un supermarché sans y aller ? 

Patricia Chairopoulos : Oui, exactement. En fait, c'est ce qu'on appelle les supermarchés fantômes, c'est à dire qu'on ne les voit pas. Les vitrines sont pacifiées, donc on sait. Des entrepôts sont dans les centres villes. Ils sont fermés au public et uniquement dédiés à la livraison.

Ces entreprises ont chacune leurs propres entrepôts avec une organisation hyper optimisée. Ou alors parfois même, elles s'allient avec des grandes chaînes de supermarchés qui existent ? 

En fait, les approvisionnements sont soit avec leurs propres centrales d'achats, soit effectivement elles sont adossées à de grandes enseignes, comme Carrefour par exemple. Mais en tout cas, le principe étant que dans l'entrepôt, il y a quelque 2000 ou 3000 références, dès qu'une commande arrive sur leur site, hop, la personne va mettre dans un caddie toutes les courses et ensuite le livreur attend et il part livrer dans les quinze minutes. 

Ce sont des services disponibles en France depuis combien de temps ? 

C'est très récent. En fait, la plupart se sont implantés en 2021. En plusieurs acteurs sont arrivés. Principalement des sociétés, des start up étrangères, soit des Allemands comme Gorillaz, soit des Anglais comme Goku aussi, soit Getty qui est une société turque. Il y a Cajoo, qui est une société française mais qui vient d'être rachetée par Flick. Donc vous voyez, c'est un peu un drôle de marché. Et en gros, et on ne les trouve uniquement pour l'instant que dans les grandes villes de Paris évidemment. Lille, Marseille, Lyon, selon les enseignes, oui.

Est-ce que ça séduit de plus en plus de consommateurs ? 

Oui, ça semble. En tout cas, c'est évident qu'il y a un marché, notamment depuis les confinements. On a pris l'habitude finalement de rester chez soi, de moins fréquenter les supermarchés. Et puis la livraison est arrivée justement à ce moment là, on évite en plus de faire la queue. Donc c'est vrai que ça séduit principalement les jeunes générations, mais aussi des familles. Le père ou la mère qui s'aperçoivent à 11 h du soir qu'ils ont plus de couches pour les petits. Et bien voilà, en quinze minutes, ils vont les recevoir.

Est-ce qu'il y a d'autres avantages au niveau des prix par exemple ? 

En fait, le principal avantage, effectivement, c'est la rapidité. C'est à dire qu'on passe sa commande qui arrive directement, au maximum en 30 minutes, on est livrés. Par contre, au niveau des prix, c'est forcément un petit peu plus cher que dans les grandes surfaces, puisque nous avons pris quelques quelques produits standards et c'est 20 à 0,30 euros plus cher, sans compter le coût de livraison. Donc c'est forcément un peu plus cher. Mais le service rendu, c'est celui qu'on ne bouge pas de son canapé. 

Mais on retrouve les mauvais côtés de l'ubérisation, une forme de concurrence déloyale par rapport aux petits commerces ? 

Alors oui, c'est principalement cela. C'est effectivement les petits commerces. On sait bien que dans les centres villes, des gens ne se portent pas toujours très bien. Évidemment, ils voient d'un mauvais œil l'implantation de ces petites supérettes qui finalement n'en sont pas vraiment, mais qui leur raflent des clients. Le problème de ces dark stores, c'est qu'ils sont dans les centres villes, la plupart du temps dans les immeubles d'habitation. Ce qui veut dire comme il y a une grande latitude d'horaires en gros de 7 h du matin à 0 h, ça veut dire qu'il y a des livreurs toute la journée. Et les riverains se plaignent notamment de nuisances sonores. 

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