Où en est le marché de l'électrique dans l'automobile ?
Dans quelques années, la voiture thermique pourrait être reléguée au rayon des souvenirs. Les voitures électriques devraient prendre le relais, pourtant elles font l’objet de sévères critiques. Sylvie Metzelard, rédactrice en chef du magazine 60 millions de consommateurs, démêle le vrai du faux.
franceinfo : Où en sont les ventes de voitures électriques en Europe ?
Sylvie Metzelard : La courbe des ventes en Europe a montré des signes d’affaissement au premier trimestre. En France, on est un peu au-dessus de la moyenne européenne mais c’est grâce aux aides apportées, notamment le leasing social qui a permis à 50 000 personnes au revenu modeste d’acquérir un véhicule électrique pour 100 euros par mois sans apport. La mesure a été suspendue, elle devrait reprendre en 2025. Sinon en termes d’achat réel, l'électrique représente 17% des ventes.
Que reproche-t-on aux voitures électriques ?
Avant tout, leur prix. Mais aussi une autonomie jugée trop faible : on a peur de ne pas trouver de bornes facilement, ou que la batterie lâche et que cela coûte très cher. Certes, les coûts de production et de développement sont très importants au regard de ventes qui restent faibles. Les constructeurs doivent aussi réorganiser leurs chaînes de montage. De grosses marques, comme Renault, Volkswagen ou Ford, promettent des modèles à moins de 25 000 euros hors bonus d’ici 3ans.
L'entretien revient-il cher ?
Non, contrairement à ce qui peut se dire, pas plus que pour une thermique, et on n’est pas obligé de passer par son concessionnaire. Seule l’intervention sur la batterie demande l’expérience du fabricant. L’entretien courant coûte même moins cher étant donné qu'il n'y a pas de souci de vidanges, de changement de courroie, de bougies etc.
Parlons de l'autonomie : peut-on rouler plus de 200 kilomètres sans recharger ?
Cela dépend des voitures, et de la taille de leur batterie. La plupart des berlines offrent désormais plus de 300 kilomètres d’autonomie, et certaines routières dépassent les 500 kilomètres. Si l’on est habitué à l’autonomie d’une thermique ou plus particulièrement d’un diesel, cela peut paraître maigre. Pour trouver des bornes, c'est de moins en moins compliqué, par contre une recharge complète peut prendre du temps : fini les 5 minutes à la pompe, comme avant (quand on peut le faire à son domicile, ce qui est le cas de la majorité des usagers, ce n’est plus un problème). Toutes les stations d’autoroute disposent de bornes qui permettent une recharge rapide en une vingtaine de minutes. On trouve de plus en plus de bornes dans les zones commerciales, sur la voie publique ou dans les parkings d’entreprises.
Qu'en est-il du recyclage des batteries et de l'impact des véhicules électriques sur l’environnement ?
La fabrication d’une voiture électrique est 50% plus polluante que celle d'une voiture thermique, en particulier à cause de sa batterie qui intègre des minerais dont l’extraction représente un fort impact environnemental. En revanche, à l’usage, c’est l'inverse : une voiture électrique émet bien moins de CO2 qu’une voiture à essence dans sa durée de vie. Surtout dans des pays comme la France, où l’électricité est en majorité décarbonée. Et puis les industriels commencent à recycler les batteries pour en extraire la poudre noire qui contient les minerais employés dans sa fabrication, afin de l'utiliser dans de nouvelles batteries.
La location avec option d’achat est-elle une bonne solution pour investir dans un véhicule électrique ?
Oui, parce que les technologies évoluent à toute vitesse. Dans 5 ans, une voiture électrique sera plus performante que les modèles actuels, et le prix sera probablement moins élevé. En optant pour la LOA, on a la garantie de pouvoir restituer le véhicule à la fin du contrat, et on évite un risque important de décote. Et si, au contraire, le marché de l’occasion est dynamique, on pourra obtenir une petite plus-value par une revente immédiate.
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