Cet article date de plus de quatre ans.

Gainsbourg version British et les objets de la pandémie au Mucem : nos conseils pour se cultiver pendant le confinement

Tous les jours, franceinfo vous propose des conseils culture pour se cultiver même par temps confiné, face au coronavirus. 

Article rédigé par franceinfo, Ersin Leibowitch, Anne Chépeau
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
Serge Gainsbourg, 11 mars 1948. (PHILIPPE WOJAZER / AFP)

Pour passer le temps pendant le confinement, franceinfo vous propose des conseils culture. Chaque jour, nous vous conseillons de la lecture, de la musique, une exposition, des séries ou des films.

Re - "Monsieur Gainsbourg Revisited"

L’une de ses grandes fiertés était d’être connu en Angleterre comme un artiste "underground". Serge Gainsbourg adorait le rock british. Les rockers britanniques lui ont rendu cette admiration en 2006, en reprenant ses chansons sur le disque Monsieur Gainsbourg Revisited qui ressort ces jours-ci. C’est le parolier Boris Bergman qui a transposé les mots de Gainsbourg dans la langue de Shakespeare et des Sex Pistols. "Je n'ai jamais réussi à rencontrer Gainsbourg. Et ça m'a fait bizarre quand on m'a proposé ce projet de savoir qu'en fin de compte, on allait travailler ensemble à titre posthume, raconte-t-il ému. Je dis aujourd'hui que pour vraiment respecter l'esprit, il faut traduire à la lettre."

C'est vrai qu'en plus de ça, quand on adapte pour la musique, il y a quand même des sons, surtout chez Gainsbourg où le phrasé est important, le son a un sens. J'ai essayé de transposer le rythme dans un rythme qui est plus anglais puisqu'en fin de compte, l'alexandrin est typiquement français. 

Boris Bergman, le parolier qui a traduit Gainsbourg en anglais

à franceinfo

"La transposition s'est faite assez naturellement parce que pour moi, quand on écrit sur de la musique, c'est le son qui prime", ajoute-t-il.

Le groupe Franz Ferdinand, mais aussi Jarvis Cocker, Brian Molko, Portishead ou Tricky ont participé. Un casting de rêve et des rencontres étonnantes comme par exemple Marianne Faithfull avec les Jamaïcains Sly & Robbie, qui ont revisité Lola rastaquouère. "Ça c'était magnifique parce qu'ils chantent avec une ligne de basse et après ils construisent, raconte Boris Bergman. C'est exactement ce que Sly & Robbie ont fait avec Marianne Faithfull. Évidemment, ils connaissaient bien le morceau, ils avaient fait l'original." Ou encore à apprécier, The Rakes dans une version rock du Poinçonneur des Lilas. Bientôt trente ans après la mort de Gainsbourg, son répertoire ne vieillit toujours pas.

"Vivre au temps du confinement", une collecte participative lancée par le Mucem

Pour le Mucem, le musée des civilisations de l’Europe et de la Méditerranée de Marseille, le confinement lié à l’épidémie de coronavirus est un sujet de recherche incontournable. Le Mucem appelle donc tous ceux qui le souhaitent à lui faire don d’un objet ou d’un document qui symbolise à leurs yeux cette période historique. "Il suffit que les gens nous adressent une ou plusieurs photographies de l'objet en lui-même, et puis peut-être aussi en contexte, soit dans son contexte d'utilisation, soit de fabrication s'il s'agit d'un objet inventé, bricolé, explique Émilie Girard, directrice des collections du Mucem. "Et que ces photographies nous soient envoyées par mail avec un petit texte qui explique les raisons de la proposition du don, l'importance de l'objet, son usage, son utilisation", ajoute-t-elle.

La collecte se déroule jusqu’au 31 mai. Ensuite, les responsables du musée vont étudier les différentes propositions et les soumettre à des chercheurs pour voir quels sont les objets les plus pertinents, au-delà de ceux qui sont très attendus. "On a tous pensé qu'on allait croulé sous les propositions de masques bricolés une fois que tout cela serait derrière nous, d'attestations d'autorisation de sortie. On pense aussi beaucoup aux lettres de soutien que les personnels soignants ont pu et peuvent recevoir encore, aux banderoles qu'on peut attacher devant ses fenêtres. Ce sont peut-être les choses les plus immédiates, estime Émilie Girard. Mais dans l'appel qu'on a rédigé, on n'a pas voulu justement trop donner de pistes, de typologies d'objet, de manière à permettre à chacun de se faire son idée de ce qu'est pour lui l'objet le plus marquant, le plus fort, le plus symptomatique."

Des objets voués à rentrer dans les collections, voire à être exposés

Que vont devenir les objets finalement retenus par le musée ? Ils vont changer de statut et rejoindre les collections nationales. "Ces objets collectés vont effectivement rentrer dans les collections, confirme Émilie Girard. Donc ils seront étudiés et conservés au sein de nos réserves qui est un lieu ouvert au public. C'est-à-dire que les chercheurs pourront y avoir accès, le grand public pourra y avoir accès également et on ne s'interdit pas d'imaginer un projet d'exposition à courte ou moyenne échéance."

Le musée a au programme dans les mois qui viennent une exposition sur le sida et je ne vois pas comment aujourd'hui ce projet ne pourrait pas comporter une fenêtre ouverte sur la pandémie que nous vivons actuellement. 

Émilie Girard, directrice des collections du Mucem

à franceinfo

"Les objets collectés en cette période pourraient, partiellement sans doute, être montrés au cours de cette exposition", ajoute-t-elle. Le Mucem espère collecter des objets dans toute la France et même au-delà de nos frontières. Si vous souhaitez vous aussi participer à cette collecte et proposer un objet, vous devez, adressez un mail à confinement@mucem.org

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.