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Le débrief politique. Benoît Hamon lance sa plateforme citoyenne, TF1 crée la polémique, Emmanuel Macron rencontre "Mme Brexit"

Tout ce qu'il ne fallait pas rater de l'actualité politique du mardi 21 février, avec Yaël Goosz.

Article rédigé par franceinfo, Yaël Goosz, Louise Bodet, Julie Marie-Leconte - Edité par Cécile Mimaut
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 6min
Emmanuel Macron était reçu mardi à Londres par la Première ministre brtitannique Theresa May. (DANIEL LEAL-OLIVAS / AFP)

Emmanuel Macron rend visite à la Première ministre britannique

À peine descendu de l'Eurostar, le candidat d'En marche ! a foncé au 10, Downing Street pour être reçu par "Mme Brexit", la chef du gouvernement britannique, Theresa May.

Emmanuel Macron veut ainsi montrer qu'il a la stature pour devenir président, et qu'il n'a pas peur de tenir tête, les yeux dans les yeux, aux puissants de ce monde.
Emmanuel Macron, l'Européen, a ainsi parlé à Theresa May, l'eurosceptique. "Une sortie, c’est une sortie, [je lui ai dit] qu'il n’y aurait pas d’accès au marché unique sans contribution budgétaire. On connaît les contraintes qui sont liées à cela et je serai très attaché pour ma part à ce qu’il n’y ait pas d’avantages indus", a prévenu le candidat d' En marche ! qui à partir de 20 heures tient meeting au Westminster Central Hall, également lieu de culte méthodiste : statues et peintures pieuses en héritage dans le bâtiment devenu centre de conférence.

Emmanuel Macron qui se démutiplie pour éviter le trou d'air alors que son équipe doit faire oublier au plus vite le déplacement en Algérie de la semaine dernière, la polémique sur la colonisation et le rétropédalage qui a suivi. Une séquence qu’Emmanuel Macron paie visiblement aujourd’hui dans les sondages.

Benoît Hamon lance sa plateforme citoyenne

Le candidat PS Benoît Hamon est aussi sur scène ce soir. Lui, ce n'est pas Londres mais le Loir-et-Cher, à Blois. Et lui aussi traverse quelques turbulences : échec cuisant dans sa négociation la semaine dernière avec Jean-Luc Mélenchon et toujours pas fumée blanche avec le Vert Yannick Jadot. Alors Benoît Hamon occupe le terrain. Pas d'hologramme ce soir, mais un meeting en mode "démocratie directe", un Agora Live avec des questions sans filtres à l’image des Facebook Live auxquels se livre Benoît Hamon une à deux fois par semaine. Cette fois c’est grandeur nature, dans une halle aux grains qui compte 600 places assises. La démarche se veut "citoyenne, ouverte et collaborative", des mots très tendance dans la campagne de Benoît Hamon.

En pleine tractation avec les écologistes, le candidat PS veut montrer qu’il ne se confine pas dans des logiques d’appareils. Les tractations ça va bien, l’essentiel c’est le terrain, assure son équipe. Ce meeting 2.0 auquel les internautes peuvent participer via l’application GOV, se double du lancement ce soir de la plateforme citoyenne de Benoît Hamon où n’importe qui peut s’inscrire pour participer au Conseil citoyen, 40 personnes tirées au sort qui se réuniront à deux reprises au mois de mars pour faire leurs propositions au candidat de la "gouvernance collaborative".

François Fillon tente de se refaire une santé

L'affaire Penelope oblige le candidat de la droite à adoucir son projet, de moins en moins radical au fil des semaines. Il est obligé de composer avec le logiciel sarkozyste sur la majorité pénale abaissée à 16 ans, obligé de tenir compte des réticences des juppéistes sur la TVA, et enfin copie revue et corrigée sur le projet santé. Il n'est plus question de confier au secteur privé le remboursement de certaines pathologies.

"Cela m'a valu d'être caricaturé, d'être dénoncé comme le chantre de la privatisation, dénonce François Fillon. (...) Il n'est pas question de toucher à l'assurance maladie", a-t-il déclaré lors du grand oral organisé mardi matin par La Mutualité française.

La passe d’armes Fillon-Macron 

D'autres candidats ont défilé avant lui et ne se sont pas privés d'ironiser sur la volte-face du candidat Fillon. "Pas sérieux", commente Benoît Hamon. Lunettes, prothèses auditives et dentaires,... Emmanuel Macron en parlait aussi il y a un mois et selon lui il était "le premier". "Parfois on dit que vous n’avez pas de programme mais on peut le recopier", a-t-il lancé. Alors, qui est le copieur ?

On est vraiment en campagne et François Fillon et Emmanuel Macron sont à touche-touche. L'espoir de l'un et l'angoisse de l'autre, c'est que les courbes se recroisent dans les sondages. Et c'est déjà ce qui est en train de se produire. Selon un sondage réalisé par l'institut Elabe, Fillon est désormais à 20%, Macron à 17%. Enfin de l'oxygène pour le candidat de la droite, toujours à la merci du calendrier judiciaire ! L'autre bonne nouvelle vient du déontologue de l'Assemblée. Plusieurs députés écologistes l'avaient sollicité pour détecter un éventuel conflit d'intérêts entre sa société 2F Conseils et ses activités de député. Conclusion du déontologue : les activités de François Fillon sont "conformes au code électoral".

On connaît le plan B de Nicolas Sarkozy

Finie la politique, bienvenue dans l'entreprise. C'est officiel, l'ancien président rejoint le conseil d'administration du géant hôtelier Accor.

La polémique du jour est provoquée par TF1

Un grand débat de la présidentielle, c'est confirmé, le 20 mars, en prime time avec Le Pen / Macron / Fillon / Hamon / Mélenchon... Mais pas Nicolas Dupont Aignan ! Pourquoi ? Parce que TF1 a pris pour critère de sélection les sondages d'intentions de vote. Exclus donc tous ceux qui sont sous la barre des 10%. Un critère discutable et discuté par le candidat de Debout la France qui dénonce "un véritable scandale démocratique". Réaction sur twitter de Marine Le Pen : "Il faut inviter tous les candidats qui ont leurs 500 parrainages". Ce sera le cas chez le concurrent France 2, qui organise un autre débat le 20 avril.

La note du débrief

C’est un 6 sur 20 pour Marine Le Pen, adepte du coup médiatique à Beyrouth, la candidate FN devait rencontrer le grand mufti ce matin. Juste avant la réception, on lui remet un voile, et là, c'est l'incident. "Vous transmettrez au grand mufti ma considération mais je ne me voilerai pas", déclare la candidate du FN. Mise devant le fait accompli Marine Le Pen ? Pas vraiment. Un collaborateur du mufti l'avait prévenu la veille que c'était le protocole.

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