Le débrief politique. Rencontre au sommet de l'Otan
Poignée de mains entre Emmanuel Macron et Donald Trump, Richard Ferrand toujours dans la tourmente, le recours de La République en marche... Tout ce qu'il ne fallait pas rater dans l'actualité politique du jeudi 25 mai avec Julien Langlet.
Mini-sommet de l'Otan à Bruxelles
Un mini-sommet de l'Otan se déroulait à Bruxelles, jeudi 25 mai. L'occasion pour Emmanuel Macron et Donald Trump, le président des États-Unis, de se rencontrer pour la première fois. Au menu : un déjeuner de travail de plus d'une heure à la résidence de l'ambassadeur des États-Unis. "Vous avez mené une campagne incroyable et remporté une formidable victoire", a déclaré Donald Trump, 70 ans, à son homologue de 39 ans. "Félicitations, bien joué !", a-t-il encore ajouté avant de passer à table.
Au menu : tomate-mozzarella, filet de veau et pommes château, mousse au chocolat belge en dessert. Pour autant, le plat principal était surtout la situation internationale en Syrie, en Ukraine et en Corée du Nord. Le climat et l'accord de Paris ont également été évoqués.
Première rencontre entre Donald Trump et Emmanuel Macron, à l'ambassade américaine à Bruxelles https://t.co/9Nk4g56Mzt pic.twitter.com/9XZYbDFs23
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Ce rendez-vous a permis aux deux homologues d'aborder beaucoup de sujets, selon le président français Emmanuel Macron. "Nous avons évoqué tous les dossiers, durant un long échange qui a été extrêmement direct et très franc, avec une volonté affichée de renforcer notre partenariat et notre coopération en matière de lutte contre le terrorisme."
Emmanuel Macron dit respecter le fait que Donald Trump ait mis sous revue les accords de Paris. Il lui a cependant adressé un message : "Je lui ai rappelé l'importance de ces accords pour nous et l'importance de ces engagements pour la communauté internationale, sur le plan de notre responsabilité politique comme sur le plan de nos intérêts en termes de créations d'emplois et de créations économiques."
Rencontre avec Erdogan
Le chef de l'État français s'est aussi entretenu avec le président turc Recep Tayyip Erdogan, toujours à Bruxelles. La situation du photojournaliste Mathias Depardon, détenu en Turquie depuis une quinzaine de jours, a été évoquée selon l'Élysée. En réponse, le président turc a dit qu'il examinerait rapidement la situation du journaliste actuellement en grêve de la faim. Le véritable sommet du G7 commence, vendredi pour deux jours, en Sicile.
Richard Ferrand toujours dans la tourmente
Le ministre de la Cohésion des territoires était en campagne pour les législatives jeudi dans le Finistère. Il a encore une fois exclu de démissionner après les révélations du Canard Enchaîné sur une affaire immobilière. "Je ne suis coupable de rien, ni sur le plan légal, ni sur le plan immoral", a-t-il rappelé.
Un premier accroc alors que le gouvernement prépare son projet de loi sur la moralisation de la vie publique, confié au ministre de la Justice, François Bayrou. Marine Le Pen est allée jusqu'à demander sa démission mercredi 24 mai. David Racheline, le sénateur et maire frontiste de Fréjus a approuvé : "Marine a raison de demander sa démission parce que Monsieur Ferrand a été très donneur de leçons pendant des semaines et même des mois", a-t-il estimé sur BFMTV.
#Ferrand "on ne peut pas avoir été vilipendeur contre Fillon et aujourd'hui jouer la poutre et la paille" Valérie Debord (LR) pic.twitter.com/gqy7ZCLtdQ
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De son côté, le parti Les Républicains a annoncé son intention de saisir le parquet national financier pour qu'il ouvre une enquête. "C'est l'arroseur arrosé", explique Valérie Debord, la porte-parole du parti. "On ne peut pas avoir été pendant des mois vilipendeur, acteur, extrêmement désagréable et pugnace contre François Fillon, exhibant une morale républicaine qui se devait d'être parfaitement irréprochable et aujourd'hui jouer la poutre et la paille".
Nicolas Sarkozy de son côté était à Troyes, accueilli par François Baroin. Il est venu rencontrer les candidats Les Républicains aux législatives dans le département.
La République en marche dépose un recours
Le parti du président de la République a déposé un recours devant le conseil d'État pour contester la décision du Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA) de ne lui accorder que douze minutes de temps d'antenne pour la diffusion de ses clips de campagnes, contre deux heures pour le Parti socialiste (PS) et 1h45 pour Les Républicains (LR).
C'est pourtant la loi. Le Code électoral favorise les partis déjà fortement représentés à l'Assemblée nationale. Mais la méthode est obsolète selon Catherine Barbaroux, la présidente du mouvement La République en marche : "On est dans une telle novation dans la vie politique française qu'on ne peut pas continuer à se référer à des textes qui postulaient qu'il n'y avait pas de renouvellement possible."
Les candidats de La République en marche défavorisés ?
La décision du CSA est parue avant-hier au Journal officiel et attribue le même traitement à La République en marche et au Front National. Pour Catherine Barbaroux, elle pénalise particulièrement les candidats de La République en marche. "Plus de la moitié de nos candidats n'ont jamais été élus et ne pas leur donner l'occasion de s'exprimer et d'être valorisé à travers un clip de campagne, c'est créer une iniquité qui est très préjudiciable à l'exercice démocratique qu'on a voulu mener."
Le recours sera examiné lundi 29 mai à 10 heures en référé, c'est-à-dire en urgence. La République en marche espère une réponse rapide.
La note du débrief : 16/20 pour une poignée de mains
Emmanuel Macron bon élève, même près de 20 ans après avoir quitté les bancs de l'école. Les journalistes anglo-saxons lui ont attribué un 16/20 pour sa poignée de mains avec le président américain Donald Trump. Virile et musclée, elle a donné lieu à un nombre incroyable de commentaires et d'analyses.
Emmanuel Macron résiste à la poignée de main de Donald Trump et impressionne les médias américains https://t.co/SKMk2UDyLt pic.twitter.com/Bxumj8Hjkp
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"Une diplomatie de la poignée de mains" pour l'agence Reuters, qui souligne la détermination de Macron.....Un "jujitsu" pour le journal britannique The Guardian. Pour le Wahington Post, le président français "a signalé par sa poigne à son homologue américain qu'il n'était pas le seul male alpha dans la pièce". Comprenez un mâle dominant.
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