Assurance chômage : syndicats et patronat vont-ils trouver un compromis sur les nouvelles règles d’indemnisation ?
Syndicats et patronat se retrouvent à partir du vendredi 22 septembre pour négocier, au siège de l'Unédic à Paris, les futures règles de l’assurance chômage. Il s’agit de se mettre d’accord sur les futures conditions pour toucher une allocation-chômage, lorsqu'on perd son emploi. Côté salariés, plusieurs questions se posent autour de la période de travail nécessaire pour toucher une indemnité, de son montant et de sa durée. Pour les chefs d’entreprise, il s’agit de définir le niveau de cotisation employeur.
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Cette négociation se fait entre syndicats et patronat, comme toujours, mais sous le regard de l’État. Les partenaires sociaux ont deux mois, jusqu’à mi-novembre pour trouver un compromis, sinon le gouvernement reprendra la main. Un accord semble compliqué car les syndicats ne veulent pas durcir les règles. Ils estiment qu’il y a déjà eu assez de réformes qui ont pénalisé les demandeurs d’emploi, alors que les patrons, eux, manquent de bras et de compétences dans de nombreux secteurs. Ils aimeraient bien revoir le système qui, selon eux, n’encourage pas la reprise du travail.
Une lettre de cadrage du gouvernement
L’État tranchera in fine et le gouvernement est en embuscade, en témoigne la lettre envoyée aux partenaires sociaux. C’est une lettre de cadrage, dans laquelle il leur demande de ne pas détricoter la précédente réforme. Pour rappel, cette réforme prévoit un changement de calcul de l’allocation. Elle réduit, par exemple, le montant pour les travailleurs qui enchaînent les contrats courts. Elle instaure un nouveau système de modulation avec le marché du travail. Quand le taux de chômage est bas parce qu’il y a des offres d’emploi, le demandeur d’emploi est moins bien pris en charge par le régime. Et à l’inverse, quand la conjoncture économique est plus compliquée, le demandeur d’emploi est mieux indemnisé.
Le gouvernement souhaite aller plus loin. Il veut durcir les règles, surtout que le régime est de nouveau excédentaire. Dans le budget 2024, qu’il présentera dans une semaine, Bruno Le Maire, le ministre de l’Économie table sur 700 millions d’euros d’économies sur le régime d’assurance chômage. Faire une nouvelle réforme, c’est aussi un signal que veut envoyer le gouvernement à nos voisins européens et aux agences de notation, pour leur montrer que la France continue à réduire son déficit. Politiquement, c’est plus facile. Contrairement aux retraites, une réforme de l’assurance chômage est plutôt bien accueillie dans l’opinion.
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