Automobile : la France cherche à se protéger face à la déferlante de voitures chinoises

Le ministre de l'Économie Bruno Le Maire annonce lundi matin des mesures pour soutenir la filière automobile, notamment le maintien du bonus sur les voitures électriques neuves produites en France. Une façon de contrer la déferlante chinoise.
Article rédigé par Fanny Guinochet
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Parking d'une usine de Changan Auto dans la municipalité de Chongqing, dans le sud-ouest de la Chine, le dimanche 24 mars 2024. (LI HONGBO / MAXPPP)

Le raz-de-marée sur l’Europe promet d’être violent car en matière de voitures, la Chine produit, surproduit même, au point que son marché intérieur est saturé. Les consommateurs chinois n’absorbent que les deux tiers des 30 millions de véhicules que la Chine construit chaque année, dont la moitié d'électriques. Les constructeurs chinois se retrouvent donc avec d’importants stocks et l'endroit idéal pour les écouler, c’est l'Europe, car les États-Unis ont fermé leurs frontières aux importations chinoises.

Ainsi, pour protéger notre industrie automobile et ses 350 000 emplois, le gouvernement met plusieurs dispositifs, dont des critères environnementaux sur les bonus. L'objectif est d’inciter les consommateurs à privilégier le "made in France". Le ministre de l'Économie Bruno Le Maire annonce lundi 6 mai au matin ces mesures.

Les constructeurs chinois à l'affût de la clientèle européenne

Les marques comme BYD et MG envoient par conteneurs entiers des voitures pas chères, qui stationnent dans les ports européens. La semaine dernière, au salon automobile de Pékin, la plupart des marques chinoises ont présenté des petites citadines, hypercompétitives, à moins de 20 000 euros. Des modèles pour concurrencer directement ceux de Renault ou Stellantis.

Et par ailleurs, la France cherche à attirer les usines chinoises dans l'Hexagone. C’est tout le paradoxe. Pour éviter les frais de transport, les constructeurs chinois installent des usines en Europe. BYD a annoncé un futur site en Hongrie. Alors le raisonnement français est simple : puisque ces marques viennent de toute façon sur le continent, autant les convaincre de choisir l'Hexagone, ça permettra de créer des emplois.

Visite de Xi Jin Ping à Paris

Les discussions entre Emmanuel Macron et Xi Jin Ping vont très certainement s'attarder sur le sujet, en parallèle des problèmes liés à la Russie. L'automobile est le symbole de la guerre économique entre l'Union européenne et l'empire du Milieu. D’autant plus que les Chinois sont très agacés par l'enquête de Bruxelles pour soupçon de concurrence déloyale sur les véhicules électriques. L’Europe accuse la Chine de soutenir ses constructeurs à coups de subventions massives. Et pour Pékin, la France est à l’origine de cette enquête.

De plus, Bruxelles réfléchit à relever les taxes à l’importation de voitures chinoises. En guise de rétorsion, les Chinois menacent déjà de surtaxer des produits que l’on exporte en Chine, notamment les alcools et le cognac français. Le bras de fer est loin d’être terminé.

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