Automobile : en Allemagne, le ralentissement préoccupant des ventes de voitures électriques
En janvier 2024, une voiture neuve sur dix vendue en Allemagne était électrique contre presque une sur cinq l’année dernière. En février, nouveau recul : les ventes ont chuté de 15,3% sur un an. À ce rythme, il sera compliqué voire impossible de tenir l’objectif ambitieux que s’était fixé le gouvernement : 15 millions de voitures électriques sur les routes allemandes en 2030, soit 30% du parc automobile. À ce jour, seulement 2,8% des véhicules en circulation sont des modèles électriques.
Ce qui freine le développement de l’électrique en Allemagne, c’est d’abord la fin de la prime gouvernementale à l’achat d’un véhicule électrique, qui a mis un coup d’arrêt aux ventes. En quête d’économies, le gouvernement a supprimé en décembre dernier cette aide de 4 500 euros et qui pouvait même atteindre 7 000 euros avec le bonus supplémentaire qu’offraient bien souvent les constructeurs. La mesure a permis de subventionner l’achat d’un peu plus de deux millions de voitures électriques en sept ans.
Un autre dispositif a disparu : l’aide versée lors de l’installation par un particulier d’une borne de recharge. Depuis la fin de ces aides, un acheteur sur trois a renoncé à l’électrique et s’est tourné vers un véhicule à essence, plus abordable. Car dans un contexte où l’inflation continue à peser sur le budget des ménages, le prix des véhicules électriques reste un obstacle. En 2023, une voiture électrique coûtait en moyenne 52 700 euros – 4 000 euros de plus qu’en 2022 – contre 44 630 euros pour un moteur thermique.
Les constructeurs automobiles allemands de plus en plus concurrencés sur leur propre territoire
C’est le Model Y de Tesla – qui exploite une usine près de Berlin depuis deux ans – qui reste la voiture électrique préférée des Allemands. Mais c’est surtout BYD qui monte en puissance : pour la première fois, au dernier trimestre 2023, le fabricant chinois a vendu dans le monde plus de voitures électriques que Tesla. BYD s’est fixé un objectif à moyen terme de 10% de part de marché en Allemagne, en offrant des modèles à des prix compétitifs.
Pour tenter de résister, Volkswagen, BMW et Mercedes concèdent des remises pour écouler leurs stocks : -15%, -20%, parfois -25%. C’est là tout l’enjeu pour les constructeurs allemands : proposer des modèles accessibles aux classes moyennes, pour éviter d’être relégués au second plan sur ce marché crucial.
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