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Bourse : comment expliquer le "krach éclair" des marchés financiers le 2 mai 2022 à 9h56 ?

Que s'est-il passé lundi 2 mai sur les marchés mondiaux ? Toutes les bourses ont plongé d'un coup. Le décryptage de Fanny Guinochet.

Article rédigé par franceinfo - Fanny Guinochet
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Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Des taux boursiers, avec un effet zoom, sur un écran. (ERIC PIERMONT / AFP)

À 9h56 précises, lundi 2 mais, c'est très rare, il s'est passé un "krach éclair" : un trou d’air, une chute brutale des marchés européens, notamment des bourses nordiques. Ainsi, celle de Stockholm a été l'une des plus touchées puisque son indice de référence a perdu près de 7% en cinq minutes... avant de remonter tout aussi rapidement. À Paris, le CAC 40 a perdu jusqu’à 3,5% au moment du trou d'air, 1,66% à la fin de la journée.

Pour l’instant, cela reste assez inexpliqué : peut-être, tout simplement, une mauvaise exécution d’un ordre, une erreur d’un trader qui a entrainé la chute de plusieurs valeurs. Mais cela souligne surtout la fébrilité des investisseurs, qui, à la moindre secousse, ont vite cédé leurs actifs.   

Dans les faits, cela fait déjà quelques semaines que les marchés mondiaux s’enfoncent dans le rouge. À Paris, le CAC 40, a perdu près de 10% en trois mois à peine et en avril dernier, le marché américain a connu son pire mois depuis deux ans alors que l’an dernier, c’était plutôt l’euphorie sur les places financières qui tutoyaient les sommets, c’était la reprise, elle était plus forte que prévue.  

Plusieurs nuages menacent la croissance mondiale

Pourquoi ce changement ? Parce que le vent a tourné. D’abord, les confinements : la Chine dans les métropoles, à Shanghai , à Pékin ou encore à Shenzhen - qu’on a l’habitude d’appeler l’usine du monde - et qui perturbent la production. En Chine, le mois dernier, jamais l’activité n’a été aussi basse depuis le début du Covid. Et ces confinements entraînent un effondrement de la demande chinoise. Coincés chez eux, les chinois ne peuvent plus consommer, ou à minima. Le secteur du luxe, par exemple, en fait déjà les frais et voit ses ventes baisser. Et puis, enfin, il y a bien sur, le conflit ukrainien, qui pèse sur les cours des matières premières. Dans un contexte d’inflation généralisée, tout cela ralentit l’économie.

Il y a la crainte d’un tour de vis monétaire aux États-Unis. On est à la veille d’une réunion importante de la banque centrale américaine, la FED. Les investisseurs retiennent leur souffle car pour faire face à l’inflation, elle envisage de remonter les taux d’intérêts. Or, les États-Unis, c’est l’autre moteur de l’économie avec la Chine.  Une hausse rapide des taux  signifie des remboursements de dettes plus chers, des investissements plus chers aussi. De quoi inquiéter encore un peu plus les investisseurs. 

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