Budget 2025 : le gouvernement pourra-t-il s'accorder avec les partenaires sociaux mieux qu'avec les partis d'opposition ?
Tous les partenaires sociaux vont défiler les uns après les autres, à partir de mardi 7 janvier 2025, à Matignon. D'abord Patrick Martin, le président du Medef, puis Marylise Léon, de la CFDT et François Asselin, de la CPME. Mercredi ce sera au tour de Sophie Binet, de la CGT, puis jeudi, FO etc.
Dans sa volonté de bâtir des compromis, François Bayrou veut échanger avec chacun d'entre eux, soucieux d’illustrer sa méthode, plus horizontale, et d'être beaucoup plus à l’écoute. Mais les sujets abordés promettent d’être épineux et clivants, comme les retraites ou le budget.
Patrons et syndicats inquiets dans un contexte qui se contracte
Concernant le budget, Éric Lombard, le ministre de l'Économie, a assuré lundi que la contribution exceptionnelle sur les grandes entreprises, qu’il compte réintroduire dans le budget, a été validée avec le Medef. Il dit en avoir parlé avec Patrick Martin, il y a quelques jours. Mais les choses n’ont visiblement pas été comprises de la même façon du côté du patronat. Pour eux, il n'est pas question que les entreprises participent trop à l’effort, sans que l’État ne réduise de son côté drastiquement la dépense. Le Medef promet d’être d’autant plus exigeant que l’activité économique se contracte et que les perspectives de croissance se réduisent.
Les patrons vont donc faire part de leurs inquiétudes, mais ils ne sont pas les seuls. Le retournement de la conjoncture inquiète tout autant les organisations syndicales, qui voient le chômage remonter et les plans sociaux se multiplier.
Ainsi, tous vont demander au Premier ministre du soutien, et chercher à freiner les ponctions budgétaires. Le Medef va par exemple remettre sur la table son idée d’une TVA sociale, pour éviter que le financement de la protection sociale - la maladie, mais aussi les retraites - ne repose que sur les revenus du travail.
Réforme des retraites sur la table
C'est d'ailleurs l'autre grand sujet abordé au cours de ces échanges : la réforme des retraites. François Bayrou a ouvert la porte à une discussion, y compris autour de l’âge de départ à 64 ans. Les syndicats entendent bien pousser l’avantage sur ce point. À défaut, le patronat demande quels aménagements restent possibles alors que le déficit du régime des retraites va dépasser les 10 milliards d’euros. Il refuse toute hausse de cotisations et craint de payer la facture. La CFDT veut reparler de la pénibilité, ce que le patronat préférerait éviter.
Les compromis promettent d’être difficiles à trouver, même si, à l’instar de l’appel qu'ils ont lancé ensemble aux politiques en fin d’année (à l’exception de la CGT), les partenaires sociaux entendent montrer leur sens des responsabilités, quand le personnel politique, parfois, en manque.
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