Budget 2025 : le vote des sénateurs en faveur des sept heures de travail supplémentaires non rémunérées par an divise le gouvernement

En échange de ce travail supplémentaire gratuit de sept heures, les entreprises paieront plus de contributions de solidarité : 0,6 % de la masse salariale, contre 0,3% aujourd'hui. Une mesure impopulaire et qui ne fait pas consensus au sein du gouvernement.
Article rédigé par Fanny Guinochet
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Le ministre du Budget et des Comptes publics, Laurent Saint-Martin, assiste à une séance d'examen sénatorial du projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2025, au Sénat, à Paris, le 18 novembre 2024. (BERTRAND GUAY / AFP)

Cette nouvelle mesure votée par les sénateurs, mercredi 20 novembre 2024 ressemble à celle qui existe déjà depuis plus de 20 ans avec la journée de solidarité, bien que cette fois-ci elle s'exprime en heure : 7 heures de plus non payées dans l'année, qui devrait rapporter plus de 2,5 milliards d'euros par an et atténuer le déficit de la Sécurité sociale qui atteint, en 2024, 18 milliards d'euros.

Une absence de consensus

Antoine Armand, le ministre de l’Économie, juge l’idée judicieuse et intéressante, mais Astrid Panosyan Bouvet, la ministre du Travail met en garde :certes, il y a urgence budgétaire, mais ce ne sont pas quelques heures par an qui suffiront. Le problème est plus profond, selon elle. Il ne s'agit pas de faire travailler davantage ceux qui ont déjà un travail, mais plutôt de mieux répartir l’emploi tout au long de la vie. L'idée étant de faire rentrer les jeunes plus tôt sur le marché du travail, et que les seniors restent plus longtemps dans l'emploi.

Du côté des syndicats, peu de chance que l'idée séduise. Pas question de demander aux actifs de travailler plus sans être payés plus, même pour financer le modèle social préviennent la CFDT et la CGT. Quant aux entreprises, en réalité, le programme divise aussi, bien que le patronat demande depuis longtemps que les Français travaillent davantage. Le problème pour les entreprises, c’est que ces sept heures d’activité supplémentaires s’accompagnent d’une hausse des cotisations. Or, celles-là cherchent justement à éviter à tout prix les nouveaux prélèvements. Une chose est sûre : la question de la durée du travail revient en force à l’occasion de ce débat budgétaire.

La mesure doit encore être débattue en commission mixte paritaire, par des députés et des sénateurs. Si tant est qu'elle passe en commission, reste à savoir si le Premier ministre Michel Barner la retiendra dans la copie finale de son budget 2025, alors que l'ombre d'un 49.3 plane déjà sur le futur vote à l'Assemblée nationale et que la grogne des fonctionnaires, des agriculteurs, ou encore des cheminots sévit encore.

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