Commerce : la météo et la politique percutent le lancement des soldes d'été

Les soldes d’été démarrent mercredi, mais la période n’est pas forcément propice aux achats. Les Français craquent moins pour l’achat-plaisir et les commerçants sont inquiets.
Article rédigé par Fanny Guinochet
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3 min
Les soldes d'été 2024 démarrent le 26 juin. Photo d'illustration. (JEAN-BAPTISTE BORNIER / MAXPPP)

Les soldes d’été 2024 démarrent mercredi 26 juin, mais les Français n’ont pas forcément la tête aux achats, notamment à cause de la politique. Les élections législatives n’invitent pas à la confiance et risquent de peser sur la consommation. Ce premier dimanche de soldes est un dimanche de vote, on est dans une période d’incertitude collective qui n’est pas propice aux dépenses. Les ménages peuvent avoir tendance à mettre de l’argent de côté et à ne pas piocher dans leur épargne pour ceux qui en ont. Il y a aussi les Jeux olympiques qui, surtout à Paris et en Île-de-France, perturbent déjà des zones de circulation, compliquent l’accès aux boutiques et invitent au télétravail. Et il y a toujours l’inflation qui, même si elle ralentit, contraint les ménages à faire attention. De fait, les commerçants sont inquiets, ils remarquent que les Français craquent moins pour l’achat-plaisir.

Et en même temps, c’est le moment de faire des affaires, parce que les boutiques regorgent d’invendus tant le secteur de l’habillement va mal depuis quelques mois. Entre la météo maussade et l’inflation, les ventes de vêtements ont reculé de 7% en moyenne, depuis le début de l’année 2024. De fait, pour écouler leurs stocks et s’en sortir, de nombreuses boutiques s’apprêtent à faire des promotions importantes -50%, -70%. Sachant que l’offre n’est plus la même, de nombreuses enseignes, de milieu de gamme, comme Naf Naf, Pimkie, Kookaï, ont mis la clef sous la porte. Le secteur a supprimé des milliers d’emplois.

Fast fashion, sites de revente… La concurrence est rude

Il y a, aussi, la concurrence des chaînes qui multiplient les collections à bas coûts, ce que l’on appelle la fast fashion, avec des enseignes comme Shein ou Bershka. Le problème est que la proposition de loi visant à réduire l’impact environnemental de l’industrie textile en imposant justement à ces marques un malus risque de rester dans les cartons à cause de la dissolution.

Et puis, les soldes font face à la concurrence des sites de revente, de deuxième main, comme Vinted, qui proposent toute l’année des articles moins chers, et dont le chiffre d’affaires mondial a augmenté de 61% en 2023. Sans oublier les ventes privées, les offres spéciales et les promotions diverses. De quoi relancer le débat sur la pertinence de garder un système de soldes d’été et d’hiver.

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