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Conférence de presse : François Hollande ne s’attardera pas sur l’économie

François Hollande tiendra ce lundi sa 6ème conférence de presse depuis le début de son mandat. La crise des migrants et la situation en Syrie seront à coup sûr les grands sujets traités par le président, mais que faut-il attendre sur le front de l’économie ?
Article rédigé par Vincent Giret
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
Franceinfo (Franceinfo)

Il y a fort à parier que le président ne s’attarde pas trop sur les sujets économiques, à la différence de ses conférences de presse précédentes et ce n’est pas seulement en raison de la gravité des problèmes internationaux. Non, c’est plutôt que cette rentrée s’ouvre sur une nouvelle période d’incertitudes pour l’économie française. On attendait la reprise, si souvent annoncée, le président se réjouissait d’un alignement exceptionnel des planètes, c’était son expression, entendez trois éléments extérieurs conjugués, ce qui est extrêmement rare : la baisse des prix du pétrole, la baisse de l’euro et la persistance de taux d’intérêts très faibles. Et bien malgré cette conjoncture à priori ultra favorable, la croissance française semble de défiler, notre économie était même à l’arrêt au deuxième trimestre. Bref, ça patine, il n’y a pas en cette rentrée de véritable dynamique ou si peu, et cette situation paraît d’autant plus fâcheuse, qu’elle souligne les fragilités de l’économie française, alors que nombre de nos voisins apparaissent dans une situation bien plus favorable : de l’Irlande à l’Espagne, en passant par la Suède, les pays de l’Europe centrale, ou l’Allemagne, la plupart font mieux, parfois même beaucoup mieux que la France.

Pourtant, le président promet une nouvelle baisse des impôts en 2016 ?

C’est l’optimisme et le volontarisme bien connus du président, ajoutons-y aussi une bonne dose de calcul politique avant l’élection présidentielle, François Hollande veut terminer son mandat sur une baisse d’impôts en 2016, c’était son plan initial, redistribuer avant la fin du quinquennat et le président ne veut pas y renoncer. Le problème, c’est que la croissance n’est pas au rendez-vous, et qu’on ne pourra pas compter sur les autres. Il faudra donc trouver dans le budget 2016 nos propres marges de manoeuvre. Le président cherche plusieurs milliards d’euros pour financer une baisse de l’impôt sur le revenu, il devrait en dire un peu plus ce lundi, mais en l’état, on voit mal comment la France pourrait à la fois financer une généreuse baisse d’impôts, tenir des objectifs de dépenses, et respecter ses engagements européens. La France est l’un des quatre pays de la zone euro affichant encore un déficit public supérieur à 3%, avec l’Espagne, le Portugal et la Finlande. Elle avait déjà obtenu un délai. Elle n’en aura pas d’autres.

Pourtant d’autres pays en Europe, s’apprêtent à diminuer eux aussi les impôts…

Il s’agit de pays qui sont sur une véritable dynamique, où la croissance est plus forte, où il y a donc des marges de manœuvre. Ces pays ont souvent beaucoup plus réformé que la France. La difficulté du président Hollande, c’est que les réformes ont commencé tardivement, après deux ans d’un quinquennat assez foutraque au plan économique, et que toutes ces réformes, comme le pacte de responsabilité, ou le CICE, n’ont pas, ou pas encore, fait système, non pas fait moteur pour débloquer la confiance, l’investissement, et la croissance. C’est dans ce contexte bien difficile que le président devra décider d'une baisse des impôts très controversée.

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