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Economie : pourquoi notre déficit est-il légèrement plus faible que prévu ?

4,7% : c'est le déficit de la France l’an dernier, chiffre que vient de publier lInsee. Et ce déficit est moins haut que prévu. Le décryptage de Fanny Guinochet.
Article rédigé par Fanny Guinochet
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Le siège du ministère de l'Économie et des Finances à Paris. (GUY REGISTE / RADIO FRANCE)

On s’attendait à ce que ce déficit dépasse les 5% de notre produit intérieur brut, c’est-à-dire de notre la richesse créée, mais, le gouvernement peut dire merci à la reprise de l’activité. Il n'atteint "que" 4,7% selon l'Institut national de la statistique et des études économiques.

>> Dette de la France : "On doit faire des économies, sans que ce soit douloureux, c'est la difficulté", admet un économiste 

L’an dernier, de nombreuses entreprises ont bien travaillé, comme en témoignent les résultats des groupes du CAC, dont les bénéfices ont atteint des records. Cela a permis plus de rentrées fiscales pour l’État. L'impôt sur les sociétés a rapporté plus que prévu alors même que son taux a baissé, de 33 à 35 %. Idem, pour la TVA, qui a rapporté 15 milliards d’euros de plus que prévu. Il y a eu aussi plus de cotisations salariales dans les caisses et, de l’autre, moins de prestations sociales à verser. Tout ça a amélioré les comptes et donné un peu d’air à Bercy. 

Produire plus que ce qu’on dépense

Pareil pour la dette. Finalement, notre dette ne franchit pas le seuil fatidique des trois mille milliards euro. Elle a même baissé légèrement en pourcentage de notre PIB, à 111%, c’est tant mieux, car avec la hausse des taux d’intérêt, la charge de cette dette, elle, s’est alourdie, autrement dit le montant d’argent que l’on met pour rembourser notre emprunt a augmenté l’an dernier de 10 milliards d'euros. La crainte, c’est que cette charge continue à progresser. Ces bons résultats vont rassurer Bruxelles même si les orientations de la Commission fixent un déficit public en dessous des 3% d’ici 2027.

Ces demandes européennes collent à peu près à la trajectoire que s’est fixée Paris. Mais ces objectifs restent encore difficiles à atteindre dans le contexte social actuel, avec une inflation élevée. La France vit encore très au-dessus de ses moyens, alerte régulièrement la Cour des comptes, qui appelle le gouvernement à faire des économies. Le gouvernement s’est engagé à faire des économies.

Le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire promet de dégager plusieurs milliards d’euros, mais sans préciser où ni comment. Il a lancé une revue des dépenses publiques, pour faire le tour des postes, et voir où il est possible de réduire les coûts. On devrait en savoir plus au printemps. L’autre façon de rétablir les comptes, insiste Bercy, c’est de produire plus que ce qu’on dépense, de réindustrialiser le pays, baisser le chômage et travailler plus longtemps. Et donc mener à terme des réformes comme celle des retraites

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