CAC 40 : bénéfices record pour les entreprises et les actionnaires en 2022
Les actionnaires vont être choyés cette année : trois groupes du CAC 40 sur quatre ont déjà annoncé une augmentation de leurs dividendes, et il ne s'agit pas de petites hausses ! Par exemple, si vous avez des actions chez Hermès, la progression de votre dividende dépassera les 60 % cette année. Pareil cette année chez Engie : plus de 40 % de hausse pour Total Energie, ou pour Vinci ; 20 % pour LVMH etc.
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Si l’année a été aussi bonne pour les entreprises françaises, c’est notamment grâce aux prix de l’énergie qui se sont envolés, et qui ont permis à Total ou à Engie d’engranger des milliards d’euros de bénéfices. C'est aussi parce que nos fleurons tricolores ont augmenté leur l’activité, l’an dernier. C’est le cas dans le luxe, pour LVMH, Hermès, L’Oréal etc. Les entreprises ont aussi amélioré leurs marges, comme Stellantis, l’ex PSA ou Michelin.
Enfin, ces records s’expliquent parce que ces groupes du CAC 40 ont fait beaucoup de rachats d’actions. C’est à dire que comme ils ont de la trésorerie, ils ont racheté sur le marché leurs propres titres cotés en bourse. Cela permet de réduire le nombre d’actions en circulation sur le marché et donc d’augmenter leur rendement. Ça fait plus de bénéfices par action, et c’est bingo pour les actionnaires !
Des bénéfices aussi pour les salariés ?
Cela dépend des situations. Dans ces entreprises, les salariés sont souvent également actionnaires. Il y a de l’intéressement et de la participation, donc ces résultats florissants vont leur apporter du pouvoir d’achat en plus. Chez LVMH, par exemple, les salariés français du groupe vont se partager 400 millions d’euros de dividendes.
Et puis, sauf exception, la plupart des entreprises qui affichent ces records, sous la pression de l’opinion, ont augmenté les salaires, ou au moins versé des primes Macron, défiscalisées, et sans cotisations.
Mais tous ces milliards d’euros de bénéfices font polémique et posent la question du ruissellement et du partage de la valeur en entreprise. Syndicats et patronat ont trouvé un accord pour étendre aux plus petites entreprises les dispositifs de participation, mais en revanche, ils ont rejeté l’idée d’un dividende salarié obligatoire comme le voulait Emmanuel Macron. La polémique risque d'être d'autant plus forte qu’on est dans un contexte social tendu. Evidemment, l’inflation reste élevée notamment en matière alimentaire, et on est en pleine mobilisation contre la réforme des retraites, où des efforts sont demandés aux actifs de travailler plus longtemps.
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