Élections professionnelles : un syndicat de gilets jaunes veut "secouer l’ordre établi"

Les centrales traditionnelles n'étaient pas enchantées à l'idée de voir arriver un nouvel entrant, mais le tribunal judiciaire de Paris a finalement tranché, lundi, en faveur du syndicat des gilets jaunes.
Article rédigé par Fanny Guinochet
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Un rassemblement de gilets jaunes sur un rond point, le 12 septembre 2020 (photo d'illustration). (JEAN-MARC LALLEMAND / MAXPPP)

Pour la première fois un syndicat des gilets jaunes pourra se présenter lors des élections professionnelles. Le tribunal judiciaire de Paris a jugé, lundi 14 octobre, qu’il avait le droit de concourir à ce scrutin qui se déroulera entre le 25 novembre et le 9 décembre.   

Près de cinq millions de salariés, qui travaillent dans des petites entreprises de moins de 11 personnes, sont invités à choisir entre des organisations traditionnelles comme la CGT, la CFDT, ou encore Force ouvrière, pour ne citer qu'eux. En 2024, ils pourront, pour la première fois, s’ils le veulent, apporter leur voix à l’union syndicale des Gilets jaunes. 

Ce nouvel entrant ne fait pas que des heureux. Preuve en est d’ailleurs la bataille juridique de ces derniers mois entre le syndicat des gilets jaunes, et les centrales traditionnelles, qui n’ont pas envie de voir arriver un concurrent direct sur le marché. Pour lui barrer la route, les syndicats traditionnels ont notamment évoqué un non-respect des valeurs républicaines, mais les tribunaux ont tranché et estimé que les conditions sont réunies pour que cette nouvelle structure se présente. 

Un mode de scrutin à son avantage

À défaut d’avoir réussi à exister politiquement, les gilets jaunes espèrent donc s’implanter dans le mouvement social, dans le monde du travail. Le scrutin sur sigle de ces élections professionnelles leur est plutôt favorable. Les salariés sont invités à voter sur un sigle comme CGT, CFDT, FO, et non pour une liste de candidats précis, ça tombe bien, car ce syndicat des Gilets jaunes ne veut pas transmettre les identités de ses représentants, pour ne pas avoir de leader. Il ne veut pas non plus dévoiler le nombre d’adhérents. La direction générale du Travail estime qu’il y a à peine à quelques centaines d’adhérents.

Ce syndicat des gilets jaunes veut bousculer le système. Un de ses représentants expliquait à franceinfo que l’ambition est de faire du syndicalisme autrement, pour "détonner", "secouer l’ordre établi", y compris les autres centrales. Ce syndicat dit refuser les subventions et être juste financé par les adhésions des travailleurs. Il prône des actions coups de poing, pour atteindre la réputation des patrons ou déstabiliser les employeurs.

Il y a quatre ans, lors du précédent scrutin, la CGT l’avait emporté avec 26 % des suffrages, 10 points devant la CFDT. La participation à ces élections professionnelles avait été très, très faible… à peine 5,5% de votants au total.

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