Emploi : comment le gouvernement veut réformer l'assurance chômage
Le gouvernement a envoyé vendredi 26 août un projet de texte concernant l'assurance chômage aux partenaires sociaux. Le décryptage de Fanny Guinochet.
C’est un premier texte qu'à envoyé le gouvernement aux partenaires sociaux sur l'assurance chômage aux partenaires sociaux, un texte d’attente, qui ne changera presque rien, il permet de prolonger les droits des 2,2 millions de chômeurs en l’état. L'actuelle convention assurance chômage, qui définit les règles d’indemnisation, arrive à échéance le 31 octobre prochain.
franceinfo a pu consulter ce texte envoyé aux partenaires sociaux : il est écrit que l’État prolonge d’au moins un an, jusqu’au 31 décembre 2023 au plus tard le système et qu’il le pilotera seul, sans les partenaires sociaux, jusqu’à ce que la future réforme soit mise en oeuvre.
Le véritable enjeu, ce sera donc pour la suite et Emmanuel Macron ne cache pas sa volonté de changer de modèle. Il s’agace de voir les chefs d’entreprises ne pas trouver de main-d’œuvre, alors qu’il y a de l’activité et il en est convaincu : il faut durcir les règles d’indemnisation pour inciter les gens à reprendre un travail plus vite. Son objectif étant d’atteindre le plein emploi, c’est à dire un taux de chômage à 5% sachant qu’aujourd’hui la France est à 7,4%.
On ne connaît pas le contenu précis de la réforme
Emmanuel Macron a indiqué, pendant la campagne présidentielle, qu’il voulait un système modulable en fonction de la conjoncture : plus la situation économique est bonne et moins l’assurance chômage est généreuse avec les demandeurs d’emploi, et inversement. Si on traverse une crise, une récession, l’allocation pourra être plus élevée ou versée plus longtemps.
Selon nos informations, l’Elysée réfléchit aussi à moduler en fonction des territoires. Les niveaux d’indemnisation pourraient être différenciés, selon les bassins d’emploi : si vous habitez une région dynamique comme Paris, où il y a plus d’offres d’emploi, vous serez moins bien indemnisés que si vous résidez en Picardie, où il y a plus de difficultés pour trouver un travail.
Les syndicats ont déjà fait savoir qu’ils étaient contre
Les syndicats redoutent l’usine à gaz. La CGT et Force ouvrière dénoncent aussi une reprise en main par l’État. Ils craignent une future "loi sous contrainte". Il faut dire aussi que dans le texte envoyé vendredi, un mot crispe. C’est le mot "consultation". Le gouvernement évoque une consultation des partenaires sociaux, mais pas de négociation. Ça n'a l’air de rien, mais c’est très important, ça veut dire, en creux : "Ok on va vous recevoir, écouter , si vos propositions vont dans notre sens,ok. Mais sinon, on fera comme on l’entend."
Les syndicats sont d’autant plus remontés qu’Emmanuel Macron leur avait promis un changement de méthode avec plus de dialogue. Ils pourraient être quelque uns à bouder le conseil national de la refondation du 8 septembre.
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