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Emploi : l'apprentissage, voie royale pour faire baisser le chômage des jeunes ?

Lundi 28 mars, Emmanuel Macron est à Dijon pour vanter les mérites de l’apprentissage. Le décryptage de Fanny Guinochet.

Article rédigé par franceinfo - Fanny Guinochet
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Des élèves apprentis dans un atelier de maroquinerie sellerie au Centre de formations en alternance à Paris. (BRUNO LEVESQUE / MAXPPP)

L'apprentissage est une des solutions pour s’insérer sur le marché du travail. Le jeune, entre 16 et 29 ans, alterne des cours théoriques à l’école, dans des Centres pour apprentis, des CFA, et un accueil en entreprise, pour acquérir des compétences techniques.

Pourtant, notre pays a longtemps été à la traîne : l'apprentissage avait mauvaise presse, mais la réforme de 2018 a levé un certain nombre de rigidités. Par exemple, c’est beaucoup plus simple pour un chef d’entreprise de prendre un apprenti, on peut signer un contrat d’apprentissage n’importe quand dans l’année, alors qu’avant, il fallait se caler sur le calendrier scolaire. L’apprentissage est devenue une solution pour de nombreux jeunes : en 2020, il y a eu plus de 520 000 contrats signés ; l’an dernier, près de 720 000. On s’attend à 900 000 cette année, du jamais vu en France.

Il est vrai que ces bons chiffres participent à la baisse du chômage des jeunes – aujourd’hui autour de 16%, soit un niveau qui n’a jamais été aussi bas depuis les années 1980. Quand ils sont en apprentissage, les jeunes ne sont en effet plus comptabilisés comme demandeurs d’emploi. Même si les jeunes ont un contrat de travail et touchent un salaire – la somme dépend de l’âge du jeune, de son niveau d’études – ils sont engagés dans une formation longue. 

Primes, investissement et argent public

Cela reste des emplois très particuliers car l’apprentissage reste très subventionné. Ce système est dopé par des primes : l’État verse 5 000 euros à une entreprise qui prend un apprenti en dessous de 18 ans, 8 000 euros au-delà. Il y a donc certainement un effet de substitution : les entreprises préfèrent prendre des jeunes en apprentissage plutôt qu’en CDD ou CDI classiques car elles touchent les primes. Selon des chercheurs, cet effet d’éviction est notamment très marqué pour les apprentis les plus diplômés.   

Reste que l'apprentissage a un coût pour l'Etat. S'il reste difficile de donner un chiffre précis étant donné le nombre d’aides, on peut tabler sur près de cinq milliards d’euros par an, pris sur le plan de relance "1 jeune, 1 solution".

D'où la question : est-ce que c’est un coût ou un investissement ? D’après une étude de la Dares, rattachée au ministère du travail, l’apprentissage reste un très bon passeport pour l’emploi : près de sept apprentis sur 10 trouvent un job dans le semestre qui suit leur formation.

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