Energie : le cours du gaz n'en finit pas de grimper
La Russie est un gros exportateur de gaz. La France achète 17% de son gaz à la Russie. Le décryptage de Fanny Guinochet.
Peut-on se passer du gaz russe ? "Non, sans le gaz russe, nous rentrerions dans un scénario de l’extrême", déclare la patronne d’Engie, Catherine Mac Grégor, qui s’exprime dans le journal Les Echos. Selon elle, si on stoppait immédiatement nos achats de gaz à la Russie, cela entraînerait une augmentation directe importante des prix. Des prix qui ont déjà doublé en une semaine, on est à 195 euros le mégawatt-heure sur le marché de gros, contre 75 euros en février juste avant l’invasion russe. Il n’y aurait pas de pénurie pour terminer cet hiver, on pourrait faire face en nous tournant vers d’autres pays, mais on paierait cher.
En revanche, ce serait problématique pour l’hiver prochain, on manquerait de gaz parce qu’en fait, le remplissage des stocks se fait au printemps et à l’été pour l’hiver suivant. Dans ce contexte, ce serait difficile de trouver les volumes nécessaires. Ce qui, concrètement, voudrait dire que l’hiver prochain, il faudra réduire notre consommation de gaz, baisser notre chauffage, limiter certaines industries.
Où trouver du gaz, hors Russie ?
La France achète 17% de son gaz à la Russie, et elle a déjà des contrats avec la Norvège, qui est notre premier fournisseur, Mais aussi les Pays-Bas, l’Algérie, ou encore les États-Unis. Depuis le début de la guerre en Ukraine, elle cherche déjà à augmenter ses volumes d’approvisionnement auprès de ces pays. L’Italie s’est aussi tournée vers l’Algérie pour lui acheter plus de gaz. L’Allemagne a annoncé ce week-end qu’elle allait construire au nord du pays, un premier terminal méthanier, une installation qui permet de traiter du gaz liquefié – GNL– transporté par voie maritime, pour lui permettre de faire venir du gaz notamment des États-Unis mais ça va prendre un peu de temps. En fait, tous les pays européens cherchent trouver des solutions, et la Commission doit présenter cette semaine des mesures pour limiter la dépendance à la Russie.
On peut aussi se tourner vers d’autres énergies. Vers les énergies renouvelables, comme l’éolien, le solaire, le biométhane. C’est une des pistes sur laquelle travaille d’ailleurs la Commission. L’objectif étant d’éviter de recourir au charbon, très polluant, mais aussi parce que l’on est très dépendant du charbon russe, encore plus que pour le gaz !
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