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Flambée des prix de l'électricité : on fait le point sur les mesures prises par le gouvernement et EDF

Le gouvernement a promis que la hausse des prix de l’électricité ne dépassera pas cette année 4% alors que normalement, l’augmentation devrait être de 35%. Bruno Le Maire, le ministre de l’Économie a détaillé jeudi 13 janvier comment le gouvernement allait limiter cette hausse. Le décryptage de Fanny Guinochet.

Article rédigé par franceinfo - Fanny Guinochet
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Une facture EDF. (LP/AURELIE AUDUREAU / MAXPPP)

Pour limiter l'augmentation des tarifs EDF à 4%, d’abord, le gouvernement va d'abord jouer sur les taxes : il va réduire au maximum la TICFE, la Taxe intérieure sur l’électricité, de 22 euros le mégawattheure (mWh), elle va passer à 50 centimes à peine, soit le tarif le plus bas autorisé par Bruxelles. Ça représente une perte importante pour les finances publiques : huit milliards d’euros en moins que l’État ne collectera pas.

Mais, ce n’est pas la seule mesure : il va aussi jouer sur un autre levier. Il a aussi demandé à EDF de vendre plus d’énergie nucléaire à ses concurrents comme Total Énergies ou Engie et à un prix bas, cassé, plafonné. EDF le fait déjà. Mais là, le groupe va ouvrir un peu plus les vannes et leur réserver une partie de sa production. Concrètement, plutôt que de vendre son électricité sur les marchés où elle s’échange actuellement autour de 250 euros le mWh, EDF va la céder à ses concurrents à 46 euros, au prix fixé par le gouvernement. 

C’est comme si la SNCF était obligée de vendre à son concurrent Trenitalia ses billets à 50 euros quand ils valent 200 euros sur le marché. Mais au moins, tous les voyageurs sont assurés de pouvoir s’acheter un billet.

Là, c’est pareil, ces mesures doivent permettre aux 23 millions de Français au tarif réglementé EDF mais aussi aux autres qui sont chez les concurrents, de ne pas subir la flambée réelle des prix de l’électricité et de pouvoir passer l’hiver sans trop se ruiner.

Des dispositifs qui vont coûter cher à EDF

Le manque à gagner pour l’électricien est estimé entre 7,7 et 8,5 milliards d’euros. C’est beaucoup ! D’ailleurs la négociation entre le gouvernement et EDF n’a pas été facile et elle n’est probablement pas terminée, car EDF va demander des compensations à l’État.  Il faut s’attendre à un bras de fer.

Quoiqu’il en soit,  la facture pour protéger les Français de l’envolée des tarifs de l’énergie atteint 20 milliards d’euros si on ajoute, la prime inflation ou le chèque énergie pour les plus modestes. Du jamais vu !  

Reste qu’à trois mois de l’élection présidentielle, et alors que l’inflation s’installe, le gouvernement ne veut pas prendre le risque de tensions sociales. 

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