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François Hollande dit que l'économie ira mieux en 2015. C'est vrai?

François Hollande affirme ce matin, chez nos confrères de France Inter, que l’économie française ira mieux en 2015 qu’en 2014. Est-ce que cette affirmation, cette promesse de reprise, est crédible ?
Article rédigé par Vincent Giret
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Franceinfo (Franceinfo)

Il y a au moins deux messages ce matin lancé par le président. Le premier tient en quelques mots « Confiance », « espoir », « volonté ». Vous connaissez  l’optimisme et le volontarisme indéfectibles et légendaires du président, et il en fait à nouveau la démonstration ce matin.

Et cette fois plutôt à juste titre, oui, il y a bien un possible coup de mieux, un regain probable pour l’économie française. Après trois ans de stagnation, la croissance devrait enfin repartir légèrement et la prévision du gouvernement de 1% de croissance paraît atteignable. Pourquoi la croissance frémit-elle enfin ? Pour trois raisons : la première tient d’abord à la politique d’abaissement de charge qui est menée, même si c’est difficile à chiffrer : et là, le président a beau jeu de rappeler que le pacte de responsabilité s’applique depuis le 1er janvier et qu’avec le Cice, le dispositif de baisse de charges est enfin opérationnel et qu’il devrait jouer son rôle. Les deux autres raisons de ce petit mieux de croissance sont externes : la baisse des cours du pétrole, qui n’ont jamais été aussi bas depuis 5 ans, qui allège la facture énergétique, dope les marges des entreprises, et donne un petit de pouvoir d’achat aux ménages ; le dernier facteur, c’est la baisse de l’euro, tombée à son plus bas depuis 4 ans, qui favorise les exportations.

Il y a cet espoir de reprise, certes, mais jusqu’ici François Hollande n’a rien n’annoncé de nouveau en matière économique

C’est le second message du président, celui là subliminal. Tout se passe comme si passée la loi Macron - une loi pour libérer les énergies et casser les rentes qui sera débattue au parlement fin janvier - les réformes en matières économiques allaient s’arrêter. En privé, le président a même certes formule, « les dés sont jetés en économie » : traduisez, on a fait ce qu’on avait à faire avec la baisse des charges en faveur des entreprises et maintenant, on s’en remet à Bruxelles pour le plan d’investissement, à la BCE, pour soutenir la demande, et à la croissance mondiale pour le reste. Bref, comme si le quinquennat était déjà terminé, comme si l’économie française était mise en pilotage automatique.

Un choix politique difficile à expliquer

C’est un choix risqué, mais on se dit que le président a écouté ses conseillers, ceux, en tout cas, qui lui ont dit que l’économie avait occupé l’essentiel du discours présidentiel en 2014, au risque d’avoir usé d’un langage très techno, truffé de chiffres, qui n’a pas servi sa posture présidentielle et qu’il est grand temps de refaire de la politique. Alors les uns, plutôt compréhensifs, diront que le président n’a pas la majorité politique pour aller plus loin. Les autres, au contraire, s’inquièteront du bilan bien mince dans cette hypothèse des réformes économiques du président. Parce qu’il faut bien le mesurer : le petit rebond de croissance de 2015 ne fera reculer ni le chômage, ni la dette publique française

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