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La suppression de 4.000 postes à EDF : que se passe-t-il ?

Réunion importante aujourd’hui à EDF : la direction devrait annoncer lors d’un comité central d’entreprise un important plan de départ, sans doute de 4000 postes.
Article rédigé par Vincent Giret
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Franceinfo (Franceinfo)

Oui, EDF est en train de réduire ses effectifs, dans une entreprise qui n’y était pas vraiment habituée. L’électricien avait même recruté massivement ces dernières années pour renouveler ses compétences dans le nucléaire, plus de 20 000 personnes ces cinq dernières années, et il est engagé aujourd’hui dans une politique de réduction de ses coûts. Le projet de la direction devait concerner une suppression d’environ 4000 postes sur près 160 000 salariés en France et dans le monde. Pas de licenciements, mais des départs anticipés ou des non-remplacements de départs à la retraite, le tout étalé jusqu’en 2018. Mais au delà de ce plan, EDF, dont faut rappeler qu’il est le premier électricien mondial, est engagé dans une profonde réorganisation, depuis l’arrivée à ses commandes de Jean-Bernard Lévy, il y a près d’un an et demi. Le président d’EDF conduit une série de transformations inédites dans l’histoire de l’entreprise.

Alors quelles sont ces mutations ?

Il y en a plusieurs, la transition énergétique, le renouvellement des 58 réacteurs français, l’engagement dans un immense chantier au Royaume Uni, mais le dossier qui occupe ces jours-ci le plus la direction d’EDF, c’est Fabienne, la profonde réorganisation de la filière nucléaire française qui était, il faut le reconnaître, au bord du gouffre et de la catastrophe industrielle majeure. L’autre acteur nucléaire français Areva menaçait en effet de s’effondrer, plombée notamment par un chantier cauchemardesque et interminable en Finlande où Areva construit un réacteur EPR. Après des années d’aveuglement et de laisser faire totalement irresponsable, l’Etat actionnaire français s’en est enfin mêlé, a dessiné une restructuration à chaud, et c’est EDF qui devra reprendre l’activité réacteurs d’Areva. Il y aura la semaine prochaine un conseil d’administration capital chez EDF qui devrait annoncer les modalités de cette reprise ô combien délicate. Emmanuel Macron s’en est d’ailleurs encore mêlé hier, donnant un mois à Areva pour trouver un compromis dans le conflit qui l’oppose à son client finlandais. Le temps presse : tout simplement parce que l’accord entre EDF et Areva ne pourra pas être finalisé tant qu’Areva n’aura pas trouvé une issue, un compromis acceptable avec son client finlandais. C’est une course contre la montre qui est engagée.

A plus long terme, comment s’annonce l’avenir d’EDF ? 

Si ce fameux dossier finlandais fini par trouver une solution, qu’EDF devient alors vraiment le chef de file du nucléaire français, alors le plus dur aura été fait. La filière nucléaire aura été sauvée et totalement réorganisée dans une période où les perspectives s’annoncent bien meilleures. Ce ne vous a sans doute pas échappé, mais l’image du nucléaire est en train de changer, et les débats de la Cop21 n’y sont pas pour rien. Le nucléaire, parce qu’il n’émet pas de CO2 est en train de devenir le meilleur allié du climat et de la lutte contre le réchauffement. EDF et Areva ont de solides atouts à faire valoir, notamment à l’international, dans ce nouveau contexte.

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