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Le brief éco. Macron, le bizutage budgétaire

Le gouvernement est en place et a toutes les cartes en main pour gouverner. Reste à savoir de quelles marges de manœuvre elle va disposer en matière économique et budgétaire.

Article rédigé par franceinfo, Emmanuel Cugny
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Emmanunel Macron, à Bruxelles (Belgique) le 23 juin 2017. (EMMANUEL DUNAND / AFP)

Les signaux économiques sont plutôt au vert pour le nouveau gouvernement. Du moins pour les grands indicateurs conjoncturels, mais bien moins pour ce qui est du budget. Sur le plan économique, c’est la baraka pour Emmanuel Macron. En témoignent les dernières prévisions publiées par l’Insee vendredi 23 juin : la croissance est revue à la hausse au premier trimestre 2017 (+0,5%), les investissements des entreprises privées et la consommation des ménages sont repartis à la hausse.

Certains économistes estiment même que l'Insee devrait être plus optimiste. On devrait donc encore apprendre de bonnes nouvelles dans les prochaines semaines ou prochains mois.

Des décisions difficiles à prendre rapidement

Dans Le Figaro du samedi 24 juin, le ministre de l’Economie, Bruno Le Maire, laisse entendre que des décisions difficiles devraient être prises rapidement. Cette déclaration peut paraître paradoxale, eu égard aux indices conjoncturels qui s’améliorent. Mais dans cet entretien, Bruno Le Maire ne parle pas tant de la situation économique que des perspectives budgétaires. Il y évoque des décisions difficiles qui devront être prises rapidement pour ramener le déficit public sous la barre des 3% du PIB cette année.

Pour Bruno Le Maire, ce 3% n’est pas un totem mais un symbole de crédibilité et de sérieux budgétaire. La Cour des Comptes le confirmera dans son audit annuel des comptes publics qu'elle publiera jeudi prochain : le prédécesseur d’Emmanuel Macron à l’Elysée a laissé un héritage budgétaire difficile, avec un déficit grevé d'au moins deux milliards d’euros sur la seule dernière année avant les élections.

Les leviers d’action possibles 

La première idée pour répondre à cette situation pourrait être de penser aux impôts. Réflexe pavlovien mais mauvaise pioche si l’on en croît le porte-parole du gouvernement. Dimanche 25 juin, Christophe Castaner a affirmé qu’il n’y aurait pas de hausses d’impôts pour redresser la barre.

Un des leviers d’actions est de redonner du pouvoir d’achat aux ménages. C’est le sens de la récente annonce de la suppression de 20 milliards d’euros de cotisations sociales salariales, compensée par une hausse de la CSG (qui touche tous les revenus grâce à une assiette plus large). Le CICE sera transformé en baisses franches et immédiates de charges patronales pour un impact plus direct et plus immédiat sur l’embauche. Mais pas avant 2019, car aujourd’hui la mesure serait trop lourde pour les finances publiques.

Le principal levier d’action est de baisser la dépense publique. C’est l’arrière-pensée de Bruno Le Maire : réduire le train de vie de l’Etat, dépenser plus pour investir que pour faire tourner l'administration, dégraisser le mammouth, sauf dans les fonctions régaliennes de la défense, la sécurité ou encore l'éducation.

C’est traditionnel après chaque élection présidentielle : la politique économique vire au casse-tête budgétaire. Emmanuel Macron n’échappera pas au bizutage, avant même la rentrée.

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