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Le décryptage éco. Avant le grand débat national, le gouvernement cherche comment taxer les plus riches

Le gouvernement tient un séminaire pour lancer les chantiers de 2019 mercredi. Avec en toile de fond, les 10 milliards à trouver pour financer les mesures Macron. Le décryptage éco de Fanny Guinochet ("L'Opinion").

Article rédigé par franceinfo - Fanny Guinochet
Radio France
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Temps de lecture : 4min
Feuille d'imposition au travers d'une loupe. (MAXPPP)

Mercredi 9 janvier, le gouvernement tient un séminaire pour lancer les chantiers de cette année car il cherche de l’argent : on l’a vu ces derniers jours avec le couac autour de la taxe d’habitation. Derrière l’idée de maintenir cet impôt local pour les 20% de Français les plus aisés, il y avait un objectif budgétaire évident, puisque c’est sept milliards d’euros de recettes pour les finances publiques.

A priori, la taxe d’habitation devrait bel et bien être supprimée pour tout le monde d’ici 2021, mais le sujet sera quand même posé à l’occasion du grand débat national. Sachant que 20% des plus riches, ça concerne, en fait le célibataire qui gagne plus de 2 500 euros par mois, ou 4 000 euros pour un couple. On est loin des grandes fortunes et c’est l’électorat de Macron. En tout cas, cette polémique en dit long sur le problème budgétaire que doit résoudre l’exécutif. Tout ça en respectant les objectifs de déficit public, et dans le contexte d’une croissance plus faible que prévue.   

Il ne faut pas s'attendre à des réponses toutes faites aujourd’hui. Le gouvernement dit vouloir attendre le grand débat national. Il a quand même dit qu'il refusait de rétablir l’impot sur la fortune, l’lSF. Avant sa suppression, l’ISF rapportait un peu plus de quatre milliards d’euros par an. Il a été remplacé par l’IFI, l’impôt sur la fortune immobilière, qui se concentre sur les foyers les plus riches qui ont des biens immobiliers. Mais l’IFI doit rapporter à peine un peu plus d’un milliard d’euros à l’Etat en 2018. Au gouvernement comme à l’Assemblée, on réfléchit comment mettre à contribution les plus aisés, mais cette fois, en visant les très riches.  

Vers la création d’une nouvelle tranche d’impôt sur le revenu

Certains députés mais aussi des syndicats comme la CFDT poussent pour que soit créée une nouvelle tranche d’impôt, au-delà de 45% de prélèvement. L’autre idée qui circule, c’est d’augmenter la contribution exceptionnelle sur les hauts revenus, qui existe déjà mais qui est entre 3 à 4% pour les personnes seules qui gagnent plus de 250 000 euros annuels ou 500 000 euros pour les couples mariés ou pacsés : cette surtaxe pourrait être encore augmentée.  

Le gouvernement a d’ores et déjà prévu de se tourner aussi vers les entreprises, il a annoncé le décalage de la baisse de l’impôt sur les sociétés qui font plus de 250 millions d’euros de chiffre d’affaires. Cela doit rapporter un peu moins d’un milliard et demi d’euros. Il a aussi la taxe sur les Gafa, les géants du numérique, qui devrait rapporter 500 millions d’euros.

Le gouvernement a aussi promis des efforts pour baisser les dépenses publiques, mais c’est très compliqué dans le climat social actuel. Mardi, Gérald Darmanin, le ministre de l'Action et des Comptes publics,  a annoncé une prime exceptionnelle de 200 euros en février pour les 40 000 fonctionnaires du fisc pour compenser la surcharge de travail occasionnée par la mise en place du prélèvement à la source.. Fin décembre, c’était les policiers qui obtenaient des revalorisations de salaire...

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