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Le décryptage éco. Carrefour se retire de Chine

Carrefour réduit très nettement la voilure en Chine. Le groupe français cède 80% de Carrefour Chine au groupe chinois Suning.com. Le décryptage éco de Fanny Guinochet ( l'Opinion)

Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
L'entrée d'un supermarché Carrefour à Pékin, le 21 février 2018 (VINCENT ISORE / MAXPPP)

Les ventes de Carrefour ont beaucoup baissé ces dernières années en Chine. Là-bas comme en France, le modèle de l’hypermarché est en crise.

L'explosion de la vente en ligne

Carrefour est victime, comme en France également, de la vente en ligne. Via leurs smartphones, les Chinois se font livrer à leur domicile des milliers de références, et notamment des produits alimentaires. Dans les grandes villes comme Pékin ou Shanghai, la livraison est tellement développée qu’elle se fait dans la journée. Et le géant chinois du commerce en ligne Alibaba livre même en moins d'une heure. Carrefour n’a pas réussi à résister à cette déferlante. La marque française avait pourtant signé l’année dernière un partenariat avec le groupe chinois Tencent, le géant des réseaux sociaux. Mais cela n’a pas suffi.  

 

C'est la fin de l'eldorado chinois. Le groupe s’était implanté en 1995, et avait développé un réseau de 210 hypermarchés et plus d’une vingtaine de magasins de proximité. En 2018, le chiffre d’affaires là-bas a dépassé les 3 milliards et demi d’euros mais c’est 10 % de moins que l’année dernière et surtout, ca fait plusieurs années que le groupe français perd du terrain en Chine.

Les prémices d'un départ total

Le groupe Carrefour ne quitte pas complètement la Chine mais cède quand même la grande majorité de son activité chinoise à Suning.com. C’est la 3ème plateforme de e-commerce B to C en Chine. On le surnomme le "Darty chinois" car avant de se développer dans la vente en ligne, Suning.com avait des magasins de vente d'électroménager et d'électronique en dur. Carrefour conservera 20 % du nouvel ensemble avec Suning.com et des sièges au conseil de surveillance de Carrefour Chine. Mais le groupe français est clairement minoritaire et ne sera plus qu’observateur.

En plus, dans l’accord, il y a des dispositions pour céder au groupe chinois ses 20 % restants dans les prochaines années. Cela ressemble aux prémices d’un retrait complet à venir… Pour cette transaction, le groupe chinois Suning.com va verser 620 millions d’euros à Carrefour.

Carrefour engagé dans un vaste plan de restructuration

Cet apport de liquidités ne va pas faire de mal à Carrefour car depuis un an, l’enseigne est engagée dans un vaste plan de transformation en France. Le distributeur cherche à se recentrer sur l'alimentaire, et abandonne des activités comme la bijouterie, l’électroménager, ou encore les stations essence. La restructuration orchestrée par le PDG Alexandre Bompard est lourde, puisque près de 3 000 départs sont prévus, dans le cadre d'un projet de rupture conventionnelle collective.                 

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