Le décryptage éco. Coronavirus 2019-nCoV : la banque centrale chinoise vole au secours de l'économie du pays
Les marchés chinois plongent. La banque centrale chinoise injecte 156 milliards d'euros dans l'économie, alors que Pékin tente à tout prix de rassurer les investisseurs. Le décryptage éco de Fanny Guinochet ("L'Express").
Avec la propagation du coronavirus 2019-nCoV, les bourses chinoises plongent : moins 10% à l'ouverture des marchés. La banque centrale chinoise vole au secours de l’économie du pays : elle injecte 156 milliards d’euros. Mais ça n'a pas suffi, pour l'heure, à enrayer les places financières de Shanghai et de Hong Kong, qui rouvrent après dix jours de fermeture : elles dévissent. Cette baisse était attendue, les marchés répercutent en toute logique la déprime et l'anxiété des investisseurs.
>> Coronavirus en Chine : quelles pourraient être les conséquences économiques de l'épidémie ?
Beaucoup ont déjà retiré leur argent des entreprises qui touchaient de près ou de loin à la Chine, pour se réfugier dans des valeurs plus sûres comme l'or ou le dollar. L'objectif avec cet apport de liquidités record de la banque centrale chinoise, c’est de soutenir une économie à l’arrêt à cause de l’épidémie et d’éviter qu’elle ne s’effondre alors que chaque jour, de nouveaux cas sont détectés et des villes entières mises en quarantaine. Pékin veut maintenir un nombre suffisant de transactions : les fonds d'investissement publics ont d’ailleurs l’ordre d'acheter massivement des actions. Pékin cherche à éviter le krach.
Les usines à l'arrêt
Dans quelle mesure ce virus peut-il handicaper la croissance chinoise ? À ce stade, difficile de le dire précisément. En fin de semaine dernière, les experts du FMI (fonds monétaire international) disaient que tout allait dépendre de la durée de l’épidémie, mais, là où c’est ennuyeux, c’est que ce virus arrive alors que l’économie chinoise est déjà bien enrayée à cause de la guerre commerciale avec les États-Unis. L'an dernier, la croissance du pays a tout juste dépassé les 6%, son score le plus faible depuis presque 30 ans.
Aujourd’hui, avec ce virus, les usines sont à l’arrêt, les employés restent cloîtrés chez eux. Mc Donald's, IKEA, Wallmart, Starbucks, Pizza Hutt et Apple ont fermé leurs boutiques chinoises. Du coup, la consommation va fortement baisser. Or, la consommation, c’est le principal moteur de l’économie du pays, c’est plus de 50% de son PIB, la richesse nationale produite !
Une contagion sur les autres économies
Quels seront les effets sur l’économie mondiale ? Quelques chiffres pour mesurer l’ampleur du risque : la Chine est aujourd’hui la seconde économie mondiale ! Un tiers des richesses est produit dans le pays. Elle est au centre de la plupart des chaînes mondiales d'approvisionnement.
La Chine s'est beaucoup ouverte au monde par rapport à l’épidémie de SRAS qu’elle a connue, en 2003. Le pays est aujourd’hui au cœur de la mondialisation, on peut donc craindre un effet de contagion important et rapide sur les autres économies. Par exemple, les prix du pétrole ont baissé de 12% en un mois, et l'OPEP, l'Organisation des pays exportateurs de pétrole, a prévu de se réunir les 4 et 5 février. Les pays du G7 ont eux aussi décidé de se concerter prochainement pour enrayer le plus rapidement l'épidemie.
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