Le décryptage éco. Coronavirus : le nord de l'Italie en partie confinée, quel impact pour les entreprises françaises ?
Les économies italienne et française sont très imbriquées : la décision de confiner une partie du pays est une très mauvaise nouvelle pour nos entreprises. Le décryptage de Fanny Guinochet ("L'Express").
Quinze millions d’Italiens ont été placés en quarantaine ce week-end. L’économie italienne fonctionne au ralenti. Nos deux économies sont très imbriquées : il faut bien avoir en tête que l’Italie, c’est notre deuxième partenaire commercial derrière l’Allemagne. Forcément, quand son activité chute, ça se ressent dans l’Hexagone.
D’Italie, on importe des machines outils, des composants pour nos voitures, de la chimie, du textile, du cuir mais aussi des produits agroalimentaires. Avec cette mise sous cloche, il faut s’attendre au mieux à des retards, au pire à des arrêts de livraison. Même si les liaisons sont maintenues entre les deux pays, avec cette quarantaine, on ne va pas pouvoir écouler normalement nos produits, alors que d’habitude, on vend beaucoup en Italie : de la cosmétique, de la pharmacie, de l’alimentaire. C’est une très mauvaise nouvelle pour nos entreprises.
Le cœur industriel italien paralysé
C'est dans le nord de l’Italie que se concentrent la plupart des sociétés avec lesquelles la France travaille. La Lombardie est la région la plus riche, le cœur industriel de l’Italie. Son ralentissement va se ressentir dans les territoires autour : on pense évidemment à la région lyonnaise. Et Lyon, ce n’est pas rien, c’est notre deuxième région en terme de création de richesses après l’Ile-de-France.
Il y a aussi la vallée de l’Arve en Haute-Savoie, par exemple, où il y a tout un pôle de mécanique de précision, de décolletage, qui fabrique des pièces industrielles pour l’aéronautique, le médical, l’automobile....Toutes ces zones, en interaction quotidienne avec les régions italiennes en quarantaine, vont souffrir.
Il n’y a pas que l’industrie, n’oublions pas les services. Fermer ces régions, c’est, par exemple, mettre encore un peu plus en péril, le secteur touristique et ces milliers de transfrontaliers qui chaque matin vont travailler de l’autre côté des Alpes. Là, ils risquent de perdre leur emploi. Avec l’Italie, l’effet domino va être encore plus fort qu’avec la Chine. On est vraiment dans le même bateau.
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