Le décryptage éco. Covid-19 : vers la fin des aides aux entreprises et du "quoi qu'il en coûte"
Le gouvernement prépare la reprise et la fin des aides. À quoi faut-il s'attendre ? Le décryptage de Fanny Guinochet.
Même si la situation sanitaire reste tendue, le gouvernement prépare la réouverture de l’économie. La reprise de l’école est d’ailleurs un premier signe, car derrière, il y a des raisons économiques. Lorsque les parents sont contraints de garder les enfants, leur productivité diminue, et l’activité économique s’en trouve dégradée. Ne serait-ce que parce qu’ils peuvent bénéficier du chômage partiel, payé par l’État. Selon une première estimation du gouvernement, ce mois d’avril, plus de 3 millions de salariés en ont fait la demande. On est loin des 8,5 millions de Français en chômage partiel au plus fort du premier confinement, il y a un an. Mais, ce n’est pas neutre pour les finances publiques.
C’est pourquoi lors de la réunion du jeudi 22 avril avec les syndicats et le patronat, le gouvernement a prévenu : la prise en charge du chômage partiel va être de moins en moins généreuse. Les baisses vont se faire par paliers et elles seront adaptées en fonction des secteurs, s’ils sont plus ou moins sinistrés, mais, le gouvernement envisage de passer le reste à charge des entreprises, celles en tout cas qui ne font pas l’objet de fermeture administrative, de 15 à 40% dès le mois de juin.
Une dégressivité des aides à l'étude
Plus globalement, le gouvernement travaille à la levée des mesures d’aides. Il prépare ce qu’il appelle "le dernier kilomètre", en référence au dernier kilomètre à parcourir pour la livraison de colis, réputé d’ailleurs comme le plus coûteux et le plus difficile à réussir. L’exécutif commence à préparer les esprits à la fin du "quoi qu’il en coûte" : au fur et à mesure que le carcan sanitaire va se desserrer, que les commerces non essentiels vont rouvrir, probablement mi-mai, que l’activité va reprendre, le soutien aux entreprises va se réduire. Là encore, les réglages ne sont pas encore arrêtés, mais Bercy étudie pour les prochains mois un système de dégressivité des aides du Fonds de solidarité.
Bruno Le Maire, le ministre de l'Economie l’a encore répété : pas question d’abandonner les entreprises en difficulté, celles qui risquent des faillites dans les mois prochains. Preuve en est cette annonce du ministre : les prêts garantis par l’État qui devaient s’arrêter en juin, vont être prolongés six mois de plus, jusqu’au 31 décembre. Depuis mars 2020, Bercy en a accordé à 675 000 entreprises, soit 137 milliards d’euros avancés. Clairement, le gouvernement ne s’attend pas un afflux de demandes alors que le dispositif existe depuis un an mais c’est un signal pour rassurer les chefs d’entreprises et montrer qu’il reste à leurs côtés.
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