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Le décryptage éco. Face aux pénuries de main-d'œuvre aux USA, des entreprises augmentent les salaires

Aux États-Unis, pour faire face aux pénuries de main-d’œuvre, plusieurs entreprises comme Amazon ou McDonald's augmentent les salaires de leurs employés. Et ces hausses sont importantes. Le décryptage de Fanny Guinochet.

Article rédigé par franceinfo - Fanny Guinochet
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Publié Mis à jour
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Un livreur de chez Amazon dans une rue d'Hawthorne (Californie). Photo d'illustration. (PATRICK T. FALLON / AFP)

Pour trouver des serveurs aux USA, du personnel de salle, des managers, McDonald's vient d'annoncer 10% d’augmentation de salaires. Ça dépend des postes et des endroits, mais aux États-Unis, les salaires minimums à l’embauche des employés de la célèbre chaîne de restauration rapide vont s’étaler entre 11 et 17 dollars de l’heure. Du coup, d’autres chaînes de restauration du pays ont dû s’aligner, et promettre elles aussi des hausses : impossible de faire autrement alors que les clients font leur retour. Car le problème, c’est qu’avec la crise, de nombreux Américains ont quitté le marché du travail. Par exemple, les femmes se sont souvent arrêtées pour s’occuper des enfants.

Ce manque de main-d’œuvre concerne presque tous les secteurs : Amazon, par exemple, le géant du commerce en ligne, dont l’activité explose avec la pandémie, a aussi beaucoup de mal à trouver des livreurs, des magasiniers. En fin de semaine dernière, le groupe a annoncé passer les salaires américains à 17 dollars de l'heure, soit deux dollars de plus qu’avant crise.

Des secteurs en tension aussi en France 

Alors que les terrasses vont rouvrir mercredi 19 mai, les professionnels des cafés/hôtels/restaurants se plaignent de ne pas trouver le personnel dont ils ont besoin. Selon eux, 100 000 employés sont partis faire autre chose et ne veulent pas forcément revenir, car ils apprécient de ne plus travailler en soirée, ni le week-end, à fortiori, ils sont souvent en contrats précaires. Du coup, les employeurs vont devoir faire des gestes. Sébastien Bazin, le patron du groupe hôtelier Accor, le reconnaît : il va falloir revoir les conditions de travail mais aussi la rémunération. Ce discours n’existait pas avant la crise. C’est le signe que le rapport de force entre employés et patrons s’est inversé. 

La question se pose aussi déjà pour les services à la personne, notamment pour s’occuper des personnes âgées dans les Ehpad. Avec le vieillissement de la population, il faudra, selon le gouvernement, 300 000 postes supplémentaires dans les 10 ans, dans ce secteur où les métiers sont mal rémunérés et peu considérés. De fait, les entreprises n’auront pas beaucoup d’autres options que d’augmenter les salaires, et offrir des déroulés de carrière. Les efforts ont déjà commencé, mais étant donné l’étendue des besoins, ce ne sera certainement pas suffisant.

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