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Le décryptage éco. General Electric rappelé à ses engagements par la France

Bruno Le Maire, ministre de l'Economie et des Finances, doit rencontrer le PDG de General Electric. L'entreprise s'était engagée à créer un millier d'emplois au moment du rachat d'Alstom énergie. Le décryptage de Fanny Guinochet ("L'Opinion"). 

Article rédigé par franceinfo - Fanny Guinochet (L'Opinion)
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Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
L'usine General Electric à Fairfield (Connecticut). (MAXPPP)

Ça va mal chez General Electric, les salariés s’inquiètent et Bruno Le Maire rappelle à l’entreprise américaine ses engagements en France. Le ministre de l’Economie a demandé un rendez-vous avec le tout nouveau patron de General Electric, Lawrence Culp. Bruno Le Maire a promis de lui demander de bien respecter les engagements que General Electric a pris en France et notamment en matière d’emploi. Quand General Electric avait racheté la branche énergie d’Alstom en 2014, en payant 12 milliards d’euros, le groupe avait promis de créer un millier d’emplois avant la fin décembre. En juin dernier, General Electric avait toutefois annoncé qu’elle ne pourrait pas créer les postes promis. Fin avril, on comptait un peu plus de 300 emplois créés.

Un contrat a été signé lors du rachat d’Alstom. Il court jusqu’à la fin de l’année, le ministre va donc s’y référer. Dans cet accord, General Electric s'expose à payer une pénalité de 50 000 euros pour chaque poste qu’elle ne créerait pas. General Electric devrait donc payer 35 millions d’euros à la France si d’ici la fin décembre, elle n’embauche pas les 700 emplois restants. Quels seront les moyens de pression du gouvernement français si General Electric ne paie pas la pénalité ? C’est difficile de le dire car, le procédé est une première, il n’y a pas vraiment de précédent auquel se référer.

La chute d'un géant de l'industrie mondiale

En France, General Electric, c’est plus de 10 000 emplois sur plusieurs sites à Grenoble, Nancy, Paris , Belfort et, ces derniers mois, l’entreprise a beaucoup restructuré dans le monde. Elle a supprimé 12 000 emplois dans sa branche énergie dont la moitié en Europe, surtout en Allemagne ou au Royaume-Uni. Jusqu’à présent, la France avait été épargné. 

La descente aux enfers est spectaculaire. General Electric, fondée en 1889, était un symbole de puissance industrielle. En 2000, elle valait 600 milliards de dollars, aujourd’hui elle en vaut six fois moins. Elle a même été exclue du Dow Jones. Que s’est-il passé ? Essentiellement deux choses. La première c’est que les dirigeants de General Electric ont mal anticipé les évolutions du marché de l’énergie. Quand ils ont racheté la branche énergie d’Alstom, Alstom fabriquait des turbines pour des centrales à gaz qui avaient le vent en poupe. Mais depuis, le marché du gaz s'est effondré. Le deuxième facteur, c'est que le secteur pâtit de la concurrence croissante des renouvelables et d'un problème de surcapacité.

General Electric traverse une vraie crise de confiance qui fait que les marchés boursiers ne suivent plus l’entreprise sur des projets de long terme. Les investisseurs veulent des retours, une rentabilité immédiate. On comprend que dans ces conditions, les salariés se sentent en sursis.

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