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Le décryptage éco. Jackpot pour la France : la Chine commande 300 Airbus

À l'occasion de la visite du président chinois Xi Jinping en France, la Chine a annoncé lundi 25 mars la commande de 300 appareils Airbus. Cela représente près de 30 milliards d'euros. C’est une bonne, une très bonne nouvelle pour notre économie.

Article rédigé par franceinfo - Fanny Guinochet
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Un A350 en construction dans l'usine Airbus à Toulouse (Haute-Garonne). (REMY GABALDA / AFP)

La Chine a commandé, lundi 25 mars, 300 Airbus. Cela représente 30 milliards d'euros. C’est la plus importante commande réalisée par un seul État. Airbus avait déjà vendu 430 appareils mais c’était à une holding qui négociait pour plusieurs compagnies dans différents pays. Là, en un seul jour, la Chine a commandé 290 Airbus A320 et 10 longs courriers A350. La transaction représente 35 milliards de dollars, 30 milliards d'euros.
 Ce contrat était attendu depuis des années, Emmanuel Macron en avait parlé quand il s’était rendu en Chine, il y a un an. Cette fois, la commande se concrétise et elle est plus importante qu’espérée – on parlait à l’époque de 180 avions. Ce choix d’Airbus, de l’avionneur européen, est un message fort de la part de la Chine. Emmanuel Macron a d’ailleurs réagi en saluant "Un excellent signal".   

Plus qu'une vente : un acte politique

C’est bien la spécificité de cette commande. C’est la Chine, un État qui achète, ce n’est pas une compagnie aérienne qui régénère sa flotte. Avec ce contrat d’envergure, la Chine veut montrer qu’elle est un partenaire européen, si ce n’est le partenaire qui compte. Cela structure la relation entre la Chine et l’Europe. C’est aussi une façon de dire : "Je suis le premier commandeur des avions dans le monde, cest moi qui fais le développement aérien !"  

Un camouflet pour Boeing

Cette commande survient en effet à un moment où Boeing, le grand rival américain d'Airbus, traverse une passe difficile. Après deux accidents en l'espace de quelques mois seulement, Boeing se retrouve avec plusieurs de ses avions 737 Max cloués au sol, à essayer de rassurer les investisseurs. Pékin, souvenez-vous, avait d’ailleurs fait partie des premiers pays à interdire aux Boeing 737 Max de voler. Clairement, c’est un avantage compétitif qui est donné à Airbus à un moment où les deux compagnies – Airbus et Boeing – se disputent le marché aéronautique chinois, le deuxième mondial et qui selon l'Association internationale du transport aérien, devrait même bientôt devenir le premier devant les Etats-Unis. C’est un signal fort aussi en direction de Washington, à un moment où se joue un bras-de-fer commercial tendu entre les deux puissances économiques. 

Airbus est déjà en surchauffe

Tout dépend de la date de livraison de ces 300 avions et on ne la connaît pas. Ce timing sera crucial car il permettra d’étaler dans le temps, sur plusieurs années, les constructions. Attention, tout ne sera pas construit à Toulouse ou même en Europe : Airbus a plusieurs usines en Chine. Pékin va demander qu’un certain nombre d’appareils soient fabriqués et montés dans ses chaînes d’assemblage chinoises. Ce qui est habile, car ainsi la Chine va pouvoir acquérir un savoir-faire qu’elle n’a pas.  

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