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Le décryptage éco. La direction d'Air France fait un nouveau pas en direction des grévistes

Au huitième jour de grève chez Air France mardi, la situation semble se détendre un peu avec une avancée dans les discussions entre direction et syndicats.

Article rédigé par franceinfo - Fanny Guinochet (L'Opinion)
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Des avions d'Air France parqués sur l'aéroport de Paris-Charles-de-Gaulle, le 16 avril 2018. (PHILIPPE LOPEZ / AFP)

Alors que le conflit à Air France entame sa huitième journée de grève mardi 17 avril, la direction fait un pas en avant. Après une longue journée de discussions mardi avec les syndicats, la direction d’Air France a fait un nouveau pas pour tenter de débloquer un conflit  qui s’enlise autour de la question des hausses de salaires, en mettant sur la table un accord dans lequel elle propose d’une part 2% d’augmentation générale pour 2018 et d’autre part, 5% d’augmentation lissés sur les trois ans à venir. Ce qui, au total, représente une augmentation collective des salaires de 7% d’ici 2021, soit un effort de 280 millions d’euros pour la compagnie. Si on prend en compte l’avancement automatique des carrières et les augmentations individuelles. La direction parle même de plus de 12% de hausse des salaires. Des chiffres que réfutent les syndicats.

Les syndicats réagissent

Le SNPL, qui est le syndicat majoritaire chez les pilotes, a dit son refus net. Pour lui c’est "du trompe l’œil". Pour les autres centrales, on attend. Mais le compromis n’est pas acté car l’intersyndicale a aussi fait de son côté une proposition à la direction. Elle a légèrement revu à la baisse sa principale revendication qui était d’obtenir 6% de hausse générale de salaires et proposé 5,1% d’augmentation tout de suite, dès 2018.

On voit bien l’important différentiel entre les deux positions. En attendant, la grève dure et la compagnie a encore dû annuler 30% de ses vols, ce mardi et 45% de ses long-courriers. Le mouvement reste assez suivi, même si les taux de grévistes sont un peu moins élevés. La grève va durer mercredi et il y a deux autres dates de débrayages prévues, la semaine prochaine, les 23 et 24 avril. Ces grèves à répétition ont un coût : selon la direction, la perte s'élève à 220 millions d'euros et commence à mettre en péril la compagnie.

Ultimatum posé

La direction a donné aux syndicats jusqu’à vendredi midi pour signer sa proposition. L’intersyndicale qui rassemble une dizaine de syndicats va se réunir jeudi pour décider. En cas de refus, elle n’exclut pas d’autres jours de grève. Reste que si les syndicats font officiellement front commun, cette stratégie d'union est loin de faire l'unanimité. Il y a quelques lignes de fractures, notament entre les syndicats de pilotes. C’est là-dessus que la direction parie pour sortir du conflit. Elle dit en tout cas que cette proposition est définitive.

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