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Le décryptage éco. Le milliard du Loto que rêve d'empocher l'État français

Le gouvernement souhaite tirer "plus d'un milliard d'euros" de la privatisation prochaine de la Française des Jeux (FdJ). Le décryptage de fanny Guinochet ("L'Opinion").

Article rédigé par franceinfo - Fanny Guinochet
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Une enseigne de la Française des jeux. (CATHERINE GRAIN / RADIO FRANCE)

Un gros lot à un milliard d'euros, comme on en rêve tous ! Le chiffre a été laché par Stéphane Pallez, la patronne du groupe : l'Etat espère gagner un milliard d’euros en privatisant la Française des Jeux (FDJ). Et il n'est pas aberrant dans la mesure où la valeur de la loterie nationale est estimée à plus de 3 milliards d'euros

Aujourd’hui, l’État contrôle 72% de l’entreprise mais il est prévu qu’il n’en garde plus que 20%. Avec la loi Pacte adoptée au printemps, il peut céder le capital à des actionnaires privés et il aimerait bien d’ailleurs qu’il n’y ait pas que des institutionnels qui achètent mais aussi des particuliers, c'est à dire vous et moi.

La FDJ en pleine progression

Pourquoi acheter des actions Françaises des Jeux ? C’est sans risque, dit Stéphane Pallez. Un placement durable, quasi garanti, et surtout moins sensible aux cycles économiques. Intéressant à un moment où les marchés sont nerveux.  Mais cela restera quand même un placement bousier avec des aléas.

C’est aussi l’assurance d’avoir un bon rendement à long terme, dit Stéphane Pallez. La FDJ gagne toujours plus d’argent, les Français jouent, ils parient, tentent leur chance que ce soit au grattage, au tirage, dans les jeux en ligne. Rien que sur les neuf premiers mois de l’année, la Française des Jeux a engrangé plus de 12 milliards d'euros de mises   

Un calendrier accéléré

L'État veut aller vite dans la privatisation. On n'a pas encore de date précise, mais l’opération pourrait se faire dès le mois de prochain. Ça n’est pas un scoop, mais l’État a besoin d’argent : il veut alimenter un fonds d’investissement de 10 milliards d'euros pour aider les entreprises à innover.

Surtout, ce que le gouvernement ne dit pas, c’est qu’il veut éviter de laisser aux opposants le temps de se structurer. Pas question que ceux qui estiment que l'Etat fait une erreur en vendant ces entreprises publiques si profitables puissent créer une fronde. Pas question de laisser enfler la polémique, comme a pu le voir ces derniers mois, avec la privatisation des Aéroports de Paris.

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