Le décryptage éco. Les entreprises ont-elles été généreuses et versé une prime exceptionnelle Macron à leurs salariés ?
Pour les patrons qui veulent verser la prime exceptionnelle Macron à leurs salariés, c’est le dernier jour pour le faire de facon simple. A partir de demain ce sera plus compliqué. Le décryptage éco de Fanny Guinochet ("L'Opinion").
Globalement, cette prime marche plutôt bien. Ça tient au fait qu’elle est défiscalisée et sans cotisations sociales. Du coup, elle ne coûte presque rien aux employeurs. Elle est aussi très avantageuse pour les salariés car elle n’est pas comptabilisée dans l’impôt sur le revenu. On se souvient d’ailleurs qu’Orange, Total, LVMH, Publicis, BNP, l’Oréal se sont engouffrés dans la brèche, quelques heures à peine après l’annonce du président la République, en décembre dernier. La plupart des dirigeants ont d’ailleurs versé la prime assez vite, soit pour Noël, soit en janvier. Il y a une raison à cela : à partir de demain, ils pourront toujours continuer à la verser, mais ils devront absolument négocier avec les syndicats et signer un accord d’entreprise. La décision ne sera plus unilatérale. Ensuite le dispositif s’arrête totalement à la fin mars.
Entre 500 et 600 euros en moyenne dans les grandes entreprises
On n’a pas de chiffres très officiels encore mais le site aefinfo spécialisé dans les ressources humaines a fait un premier bilan : près d’une centaine de grandes et moyennes entreprises ont versé des primes ce qui représente un million et demi de salariés concernés et le montant moyen se situe entre 500 et 600 euros en moyenne. En général, les primes dépassent rarement 1 000 euros, tout simplement parce que c’est le plafond pour qu’elle reste sans impôt ni charge, de la même façon qu’elle doit viser aussi les salariés qui ne touchent pas plus de trois fois le montant du smic, soit environ 3 600 euros net par mois. Pour rentrer dans ce cadre, souvent, les entreprises, ont attribué des montants différents, en fonction des revenus des salariés. Moins vous êtes payés et plus la prime est élevée.
Les petites entreprises essaient de faire un geste
Dès le départ, les TPE avaient fait part de leurs craintes en expliquant que ce serait plus difficile de soutenir le pouvoir d’achat de leurs employés car elles ont souvent moins de marges de trésorerie, mais elles essaient de faire un geste. À entendre les responsables des organisations patronales, ça dépend aussi beaucoup des secteurs. Dans le commerce, la restauration, mais aussi la construction, ou encore les entreprises de transports, il ne faut pas s’attendre à grand chose, car toutes ces activités ont beaucoup souffert avec la crise des "gilets jaunes". Dans d’autres qui se portent mieux comme l’informatique ou le digital, il y a des primes, mais les montants restent nettement moins élevés que dans les grandes sociétés, c’est plutôt entre 100 et 400 euros.
Les fonctionnaires ne doivent pas y compter
Malgré les demandes répétées de tous les syndicats, le gouvernement ne veut pas céder. Il n’y a qu’à Bercy, que les agents en ont bénéficié, et encore, ce ne sont que les 40 000 directement impliqués dans la mise en place du prélèvement à la source qui vont toucher 200 euros.
Le problème dénoncent aussi les syndicats de plusieurs entreprises, c’est que cette prime vient se subsister à des hausses de salaires, ou bien même remplacer d’autres primes de fin d’année. Du coup, cela met les centrales, qui réclament des augmentations, dans des positions délicates. Ça ne facilite pas les NAO, les négociations annuelles obligatoires, qui se tiennent en ce moment.
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